La "Fondation de l'AFA", tant attendue, celle qui doit lui permettre de mener à bien des programmes de coopération, est en passe de voir le jour. En février, précisément. Décidément, 2012 annonce changement sur changement! (voir aussi ici)
Enregistrée dès septembre 2010, on n'en avait que peu entendu parler, sauf grâce à la perspicacité de Bruno (ici). En fait, c'était les "préparatifs marketing" (ici)...
C'est Yves Nicolin himself qui nous l'apprend dans son édito de La Lettre de l'AFA N°12, en même temps qu'il annonce quitter la présidence de l'AFA:
"J'engage une nouvelle étape en créant l’association SOS Orphelinats du Monde. Cette association a pour objectif d’aider les enfants privés de famille à accéder à l’éducation et à vivre dignement. A l’occasion de nombreux déplacements, j’ai visité des dizaines d’orphelinats et pu constater l’ampleur des besoins que ce soit en Afrique (au Mali, à Madagascar…) ou sur d’autres continents (Haïti, Vietnam…).
Dans ces institutions, j’ai rencontré des enfants placés pour des raisons économiques par leurs parents, temporairement ou définitivement, des enfants abandonnés sans famille identifiée ou dont les familles s’étaient volontairement ou non séparées, des enfants malades ou handicapés. Qu’ils soient orphelins de guerre, de catastrophes naturelles, économiques et/ou délaissés, ces enfants privés de famille ont besoin de notre soutien ! Cette association, qui sera lancée en février prochain, souhaite, tout d’abord, améliorer les conditions de vie des enfants privés de famille grâce aux travaux de construction ou de réparation d’orphelinats, et leur donner un nouvel avenir grâce à la scolarisation et la formation.
Puis, elle souhaite développer les compétences en favorisant la formation des encadrants des structures d’accueil, dans les domaines de l’éducation et de la santé.
Plusieurs projets à mener en Haïti, en Afrique, en Asie nous attendent. Si vous souhaitez nous rejoindre et partager ce nouveau défi, n’hésitez pas à vous connecter sur www.sosorphelinats.org (site actuellement en création), sur facebook (SOS Orphelinats du Monde) et sur Twitter (@SOSorphelinats)."
Le statut officiel, publié dès septembre 2010 prévoit : " développer, en France, toute action en faveur des enfants orphelins, notamment en initiant et conduisant des projets d'aide dans les domaines humanitaire, médical, d'éducation ou tendant à l'amélioration de leurs conditions de vie - effectuer des actions de parrainage d'enfants privés de famille de pays en voie de développement - réaliser toute étude ou recherche, organiser ou de patronner des réunions et conférences, contribuer à la publication d'artistes et de rapports dans le but de sensibiliser le public à la situation de l'enfance privée de famille dans les pays en développement - nouer et entretenir des relations avec tout intervenant ou partenaire institutionnel ou privé susceptible de participer ou de l'aider dans la conduite de ses actions." Le siège a d'abord été à la même adresse que l'AFA, puis a été transféré au 26, rue Fabert, - 75007 Paris.
A suivre, donc. Espérons que les effets seront aussi efficaces qu'en Italie ou en Espagne!
Sources: AFA, LaVoixduNord, net1901,
L'article montre bien que l'AFA garde l'idéologie bien française qui pense qu'il est mieux pour un enfant sans famille de grandir dans un orphelinat plutôt que d'avoir une vraie famille par adoption.
RépondreSupprimerBravo l'AFA ! Souligner que les enfants sont abandonnés pour des raisons économiques, volontairement ou non, contribue bien à donner une mauvaise image de l'adoption. Je pense que l'intérêt supérieur de l'enfant est de pouvoir vivre dans une famille, et non dans un orphelinat même si celui-ci est moderne et permet la scolarisation.
A cette phrase : "Qu’ils soient orphelins de guerre, de catastrophes naturelles, économiques et/ou délaissés, ces enfants privés de famille ont besoin de notre soutien ! "
RépondreSupprimerA partir du moment où ils sont orphelins, la meilleures opportunité pour ces enfants et d'avoir une famille, une vraie famille, en étant adoptés et peu importe le pays ! Alors pour les aider, il faut faciliter l'adoption !
Encore une fois, il est demandé des dons, pour les garder sur leur lieu de naissance. Au nom de la suprématie des gènes ?
Au nom du respect de leur identité !
SupprimerHeu justement c'est parce qu'il quitte l'AFA qu'il réactive l'asso qu'il a monté il y a qq mois. Cette asso pouvait largement porter à confusion compte tenu de son siège social (changé assez rapidement afin d'éviter toute confusion) d'où la mise en sommeil de l'asso. Cette association n'est donc justement pas une "fondation AFA" et heureusement. Quant aux effets escomptés, j'ai un peu du mal à te suivre sur cette voie que je trouve très glissante.
RépondreSupprimerPour autant, c'est très bien si M. Nicolin a capacité à faire affluer les dons et qu'il les dirige vers des structures liées à l'enfance délaissée. Pour moi, ceci ne va pas nécessairement dans le sens de maintenir les enfants dans leur pays d'origine (vs les orienter vers l'adoption internationale cf le commentaire précédent) mais répond à un besoin pour des enfants qui ne seraient pas adoptables juridiquement parlant.
Gwendoline
@Gwendoline: Concernant l'asso et M. Nicolin: tu as probablement vu juste!
RépondreSupprimerSur les effets escomptés: ce que j'ai remarqué sur l'Italie et l'Espagne, c'est que ces pays ont développé deux volets que la France ne développe pas assez à mes yeux:
- la "formation" des candidats à l'adoption, avant celle-ci, lors de la démarche d'agrément d'une part
- et la coopération avec les pays d'origine d'autre part, que je comprends moi aussi comme une aide aux enfants qui ne seraient pas adoptables.
Ce que je constate , c'est que la co-existence de ces deux volets permet à ces pays de maintenir un bon niveau d'adoption, en ayant aussi des demandes plus en lien avec la réalité des enfants adoptables.
Aujourd'hui le seul "plus" qui nous distingue des autres pays, sont les COCAs, qui semblent retenir l'attention des pays d'origine comme un élément positif de la France pays d'accueil (cf une visite de COCA organisée par l'AFA avec je ne sais plus quelle délégation). Mais c'est une action qui concerne la France, et pas les pays d'origine.
Il serait souhaitable à mes yeux, que ces deux volets soient également développés par la France. Et donc, s'il y a une plus grande coopération, car plus de moyens à travers cette asso, je trouve que c'est positif. Et je trouve aussi nécessaire que ce soit dissocié de l'AFA, mais il me semble important que l'AFA et le SAI, puissent mettre en avant cette amélioration de la coopération dans leurs relations avec les pays, et des moyens qui y sont consacrés.
Je crois qu'il est important, également dans l'esprit de la convention de La Haye, de montrer que nous avons une approche globale de la protection de l'enfance dans les pays d'origine, et pas uniquement une approche clientéliste liée à l'adoption. Je crois (j'espère!!) que cette asso peut y aider, tout comme une meilleure préparation des candidats à l'adoption. A suivre donc!
@anonyme: je pense aussi qu'il est mieux pour un enfant de vivre dans une famille, plutot que dans une institution ou une famille d'accueil, si professionnelles soient-elles.
RépondreSupprimerNéanmoins, pour moi, la coopération ne consiste pas à maintenir les enfants dans les pays d'origine en institution, mais à appliquer la convention de La Haye dans toutes ces composantes, en permettant notamment l'application effective de la subsidiarité (d'abord adoption domestique, puis adoption internationale), puis en aidant ces pays à développer un système efficace de protection de l'enfance pour les enfants qui ne sont pas adoptables: il y en aura malheureusement toujours, il y en a même beaucoup ... en France, pour commencer!
Kakrine, j'espère que tu vois juste. L'avenir nous le dira...
RépondreSupprimerJ'ai néanmoins beaucoup de doutes sur le devenir de l'adoption internationale. Car petit-à-petit, les gouvernements et le nôtre essaient de revenir en arrière et je ne pense pas que ce soit pour l'intérêt supérieur de l'enfant.
Pour moi quand un enfant est orphelin (ou définitivement abandonné) je ne vois pas pourquoi il devrait rester dans un orphelinat de son pays de naissance et rester aussi juridiquement non adoptable.
Est-ce l'intérêt supérieur de l'enfant ou celui du pays concerné ?
Je pense que l'on prend trop souvent le prétexte de protection de l'enfant pour considérer l'adoption comme une démarche "clientéliste".
Concernée par l'adoption depuis plus de dix ans, ayant des enfants adoptés très bien dans leur peau et heureux d'être adoptés, je reste à l'écoute de l'évolution des lois qui pour moi visent à limiter l'adoption. Je connais beaucoup de familles adoptives et je n'ai pas encore rencontré de parents "mercantiles".
Par contre, je rencontre tous les jours des enfants délaissés, non aimés, mal dans leur peau ... vivant dans leur famille biologique. Voir les nombreux centres créés pour eux ...
Encore une fois, restons vigilants et ne soyons pas naïfs.