L'approche britannique de l'adoption

Il n'est parfois pas nécessaire d'aller très loin pour trouver des idées pleines de bon sens, dont  nous ferions parfois bien de nous inspirer. En l'occurrence, si certaines des idées du Premier Ministre britannique en matière d'adoption pouvaient traverser la Manche, ce serait parfait !
En effet "Le Premier ministre britannique a annoncé la semaine dernière un plan visant à réduire radicalement le temps qu'il faut pour apparenter un bébé avec sa future famille permanente. Le gouvernement prendra des mesures pour mettre les intérêts des enfants au premier plan, en légiférant pour que les familles d'accueil ayant le potentiel et l'envie  de devenir leurs parents adoptifs, puissent le devenir rapidement, plutôt que de placer les enfants dans des foyers temporaires.
Le gouvernement veut voir plus de bébés et d'enfants faire partie d'une famille permanente tôt, afin qu'ils puissent récolter les bénéfices de grandir dans un environnement stable et aimant. Le premier ministre a déclaré: "Les besoins des enfants doit être au cœur même du processus d'adoption - il est choquant de constater que nous avons un système où 50% des bébés de moins d'un mois qui entrent dans le système  doivent attendre 15 mois pour être placés dans une famille aimante et permanente. C'est pourquoi aujourd'hui, je change la loi et appelle à une action urgente - à la fois auprès des autorités locales et des adoptants potentiels - pour modifier le système de déplacement.


Déjà en mars dernier, le Premier ministre avait promis de s'attaquer "barrières absurdes à l'adoption interraciale" . David Cameron avait alors déclaré que c'est la rapidité et non pas l'ethnicité, qui devrait être le facteur clé pour obtenir des foyers aimants pour des enfants, les services socieux britanniques "matchant" traditionnellement les enfants dans avec des familles de la même origine ethnique . En effet, les enfants blancs sont trois fois plus susceptibles de quitter les foyers ou familles d'accueil en vue d'adoption que ceux issus de minorités ethniques". Le Premier ministre avait alors indiqué qu'il allait continuer à revenir à la question de l'accélération de l'adoption, dont il a fait une priorité du gouvernement. M. Cameron a dit qu'il connaissait l'adoption "n'était pas juste pour tout le monde", mais il voulait voir plus d'enfants obtenir "la chance de grandir dans un foyer aimant et obtenir les soins dont ils ont besoin". 
«Je veux m'assurer que la vitesse est le facteur clé pour essayer d'apparenter les enfants adoptés et que nous ne devrions pas laisser des questions telles que d'essayer de trouver le  parfait "matching" ethnique  prendre le pas sur la rapidité"
La présentation de ce plan est soutenue par le ministre britannique de l'éducation, lui-même adopté, qui a accordé un vibrant témoignage de son parcours au DailyMail, dont je retrace quelques extraits: :
" L'homme qui m'a élevé était, en effet, dans le commerce du poisson, mais il n'est pas l'homme qui m'a engendré. Je n'ai aucune idée de qui il s'agit. Je suis né d'une mère célibataire dans une salle d'Edimbourg l'hôpital en 1967, puis j'ai été pris en charge. Après quatre mois, j'ai été adopté par un couple sans enfant. Ce couple, que j'appelle maman et papa, m'a donné la vie de famille stable et aimante qui m'a permis de profiter de formidables opportunités - pour aller à l'université, travailler, aller au Parlement et devenir père à mon tour. (...)
Un des plus fortes des souvenirs de mon enfance est de savoir comment ma mère m'a expliqué ce que signifiait l'adoption. Je ne me souviens pas quel âge j'avais, mais je soupçonne que c'était quand j'avais cinq ans, quand ma sœur est arrivée. Mais ce dont je  me souviens - avec une parfaite clarté, après quatre décennies - sont les mots exacts qu'elle a utilisés: «Tu es différent des autres enfants parce que nous vous avons choisi. Vous n'avez pas grandir sous mon cœur, vous avez grandi en lui."
Écrivant ces mots, je me rends compte qu'ils peuvent se lire comme quelque chose de partir d'un script soap opera ... mais ces mots signifient le monde pour moi. 

J'aime mes parents dans la façon dont la plupart des enfants: pour avoir été là à chaque point dans ma jeunesse et l'enfance, prêt à me ramasser quand je suis tombé et à me soutenir quand je suis retombé.
Je les aime pour avoir fait des sacrifices pour mon éducation, pour faire sans vacances à l'étranger, une nouvelle voiture ou dans la véranda qu'ils avaient rêvé de que je puisse avoir toutes les chances.
Mais j'ai aussi les admirer pour prendre un risque énorme - pour parier sur moi quand j'étais à peine quatre mois et le jeu que l'investissement massif dans le temps et l'argent qu'ils étaient sur le point de faire en vaudrait la peine.(...)"

Voir aussi le post sur l'adoption en Europe, et notamment sur le système britannique ici.
Sources: BBCNews, Number10, DailyMail,