mercredi 29 juin 2011

Clash à l'UNESCO

Cela pourrait être le titre d'un polar des années cinquante! C'est en fait, "simplement", ce qui vient de se passer, à Paris.
Selon LeMonde, "C'est la première fois, depuis la création, en 1972, de la Convention du Patrimoine mondial de l'Unesco qu'un tel clash survient. La première fois qu'un pays dénonce cette Convention, adoptée par 187 pays, qui vise à sauvegarder et à préserver les sites ayant une valeur universelle exceptionnelle. A la stupéfaction générale, samedi 25 juin, la Thaïlande a claqué la porte du Comité du Patrimoine mondial, réuni à Paris jusqu'au 29 juin pour sa 35e session, alors que l'examen des candidatures au classement du Patrimoine mondial était en cours." (...)  La délégation thaïlandaise quitte le Comité pour clamer son désaccord sur le dossier du temple de Preah Vihear
. Ce clash est révélateur de l'extrême tension qui règne autour de Preah Vihear, à la frontière entre les deux pays.

"On demande de reconsidérer la situation", nous explique Orachart Suebsith, déléguée permanente adjointe de la Thaïlande à l'Unesco, qui se plaint du "manque de transparence". "Le dossier n'est pas complet, dit-elle, le temple est situé en Thaïlande depuis longtemps. Nous avons demandé aussi l'inscription de la Thaïlandeafin de faire ensemble le plan de gestion. Nous sommes très déçus. Aujourd'hui, c'est trop tard, nous avons quitté la Convention." Une décision qui, si elle est entérinée par le futur gouvernement thaïlandais - les élections commencent le 3 juillet -, pourrait avoir des retombées économiques certaines : la Thaïlande a cinq sites classés Patrimoine mondial dont les deux anciennes cités royales de Sukhothaï et Ayutthaya. Ce label draine des foules : près de 2 millions de visiteurs, par an, se rendent à Angkor au Cambodge, classé Patrimoine mondial en 1992."



Selon UNESCOPRESS, "La Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, a exprimé ses profonds regrets après la déclaration du ministre thaïlandais Suwit Khunkitti manifestant son intention de dénoncer la Convention du patrimoine mondial de 1972.
La décision du Comité du patrimoine mondial à propos du temple de Preah Vihear (...) encourage aussi les deux pays à se servir de la Convention de 1972 comme d’un outil en faveur de la préservation, du développement durable et du dialogue.
La décision du Comité du patrimoine mondial a été adoptée à l’unanimité après que la Thaïlande a demandé le retrait. La demande par la Thaïlande d’un ajournement du débat n’a été soutenue par aucun des autres membres du Comité du patrimoine mondial.
Consciente des valeurs représentées par le temple de Preah Vihear et de sa grande importance, la Directrice générale a appelé à plusieurs reprises le Cambodge et la Thaïlande à garantir durablement sa protection et son développement durable. Elle a également souligné que le patrimoine ne devait pas être un enjeu de conflit mais un outil du dialogue et de la réconciliation. En février 2011, elle avait dépêché son Envoyé spécial, Koïchiro Matsuura, dans ces deux pays après des affrontements autour du temple. Irina Bokova avait aussi facilité des consultations entre les deux parties, en mai 2011 à Paris, en vue de rapprocher leurs positions. Au cours des cinq derniers jours, d’intenses négociations se sont également tenues avec les délégations des deux pays en marge de la 35ème session du Comité du patrimoine mondial mais aucun accord n’a pu être atteint. La Directrice générale espère que la Thaïlande considérera avec soin la suite de son action dans le cadre de cette importante convention et qu’elle continuera de participer activement à la coopération internationale en faveur de la protection du patrimoine mondial.
"

Ce sera donc l'un des premiers dossiers chauds pour le nouveau gouvernement issu des élections du 3 juillet prochain...
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