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jeudi 15 novembre 2012

Australian Adoption Awareness Week... et témoignage!

Dernière étape du tour du monde anglophone des semaines et mois de l'adoption, l'Australie, et sa semaine de la sensibilisation à l'adoption, en ce moment,  du 11 au 17 novembre.
Cette semaine australienne est assez différente de la britannique et de l'américaine: elle est le fruit d'une association crée par une actrice adoptante, Deborah Lee-Furness (voir ici et ), et ne semble pas associée aux institutions gouvernementales en charge de l'adoption. Elle a l'air beaucoup plus polémique aussi, centrée sur les difficultés à adopter en Australie..."People say I'm an adoption advocate; I'm not," she says. "I'm a child advocate when adoption is right. Let's do it the best, most ethical way we can. And that means community development, trying to keep families together first." ("Les gens disent que je suis une partisane de l'adoption; je ne le suis pas, je suis un défenseur de l'enfant lorsque l'adoption est juste".) 
J'ai donc demandé à Gemma, blogueuse australienne (voir ici), qui a adopté un adorable petit garçon thaï il y a un an et avec qui je corresponds très régulièrement, de nous expliquer tout ça, et elle nous a rédigé un super témoignage pour nous expliquer comment l'adoption fonctionne là-bas. Moi, j'ai découvert et appris plein de choses sur l'histoire de l'adoption en Australie, et sur la situation actuelle dans ce pays d'accueil. C'est passionnant!!


"L'adoption en Australie est compliquée à bien des égards du fait du système de gouvernement; nous avons un gouvernement fédéral, mais aussi les gouvernements des États, chaque gouvernement d'État ayant des lois sur l'adoption différentes. En ce qui concerne l'adoption internationale, le bureau du procureur général du gouvernement fédéral a la responsabilité de la gestion des accords d'adoption internationale avec les autres pays. En revanche, les démarches d'adoption des familles  sont administrées en vertu de la législation de l'État dans lequel les adoptants résident. 
L'adoption en Australie est gérée par les ministères, et non par des entreprises privées.

L'adoption en Australie a une histoire très sombre, et je crois que cela a un impact sur la façon dont l'adoption est considérée en Australie en 2012. Trois points majeurs de l'histoire australienne de l'adoption me viennent à l'esprit, à commencer par ce qu'on a ensuite appelé les «générations volées». En vertu des actes du parlement national, les enfants d' autochtones et  les enfants métis (autochtones / blanc)  ont été enlevés de force à leurs familles, sur une période d'environ 100 ans, en commençant dans les années 1860. Il y a de nombreuses raisons qui ont été données pour expliquer pourquoi cela a été fait à l'époque, mais la raison la plus couramment avancée était la protection des enfants; toutefois, les gouvernements de l'époque ont souvent enlevé ces enfants à leurs familles sans preuve d'abus ou de négligence. Le débat sur les «générations volées» est complexe  et serait une trop longue discussion pour ce billet de blog. Toutefois, comme  point de départ si vous voulez en  apprendre plus, le film de 2002 "Rabbit Proof Fence" plante le décor. Le Parlement fédéral australien a fait des excuses à la "génération volée" le 13 Février 2008, , ce qui a souvent été considéré avec extrêmmement tardif, formulant ainsi des excuses pour les erreurs des gouvernements précédents, mais déclarant également: «Nous profitons aujourd'hui de ce premier pas vers la reconnaissance de notre passé pour prétendre à un avenir où ce parlement décide que les injustices du passé ne doivent jamais, jamais se reproduire. "

La cicatrice suivante dans  l'histoire australienne de l'adoption  est liée au fait d'avoir été une colonie britannique. Connus sous l'appellation «Home Children» , ces évènements ont aussi une histoire longue et complexe, couvrant environ 350 ans, pendant lesquels les enfants pauvres ou orphelins britanniques ont été envoyés dans les colonies britanniques, d'abord pour aider à la pénurie de main-d'œuvre dans les colonies, et plus tard dans les années 1800, ce programme  a évolué pour devenir quelque chose de différent, mais, fondamentalement, la migration des enfants est restée la même, était maintenant considérée comme fournissant aux orphelins et aux enfants abandonnés de meilleures opportunités dans les colonies, y compris l'éducation dans les écoles agricoles. Ce type de migration d'enfant ne s'est pas terminé  avant les années 1960.
Dans les années 1920 à 1960, il a été publiquement estimé que ces «enfants migrants» étaient orphelins, mais une enquête menée par les Britanniques, commencée en 1987 par la travailleuse sociale Margaret Humphries,  a découvert que beaucoup de ces enfants n'étaient pas orphelins et que de nombreux parents ne savaient pas  ce qui était arrivé à leurs enfants:  étant dans des foyers de soins britanniques, beaucoup ont supposé que leurs enfants avaient été adoptés à l'etranger, et n'avait aucune idée s'ils avaient été envoyés en Australie pour le travail agricole ou pour augmenter la population de l'Australie. Certains de ces «Home Children» ont été adoptés, mais une grande partie d'entre eux a été négligée et maltraitée dans des institutions. L'enquête parlementaire britannique de 1998 a exposé le fait que de nombreux enfants de migrants avaient subi des sévices horribles de la part des institutions religieuses en Australie. En Février 2010, le gouvernement britannique a présenté des excuses formelles pour ce "honteux" programme de "réinstallation" des enfants. Le Sénat australien a aussi enquêté sur ces enfants migrants, et a  également examiné l'ensemble du groupe connu sous le nom de "Forgotten Australians", soit environ 500.000 enfants élevés dans des orphelinats et autres institutions similaires, y compris les "Home Children": jusqu'au début des années 1990, ils ont subis de nombreux abus, dont des abus sexuels et le travail esclave. L'Australie a officiellement fait ses excuses à ces "Australiens oubliés", le 16 Novembre 2009. Voir le lien vers le site forgotten australians 

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lundi 15 octobre 2012

Adoption Internationale: enfin un article qui met (presque) les pieds dans le plat

Le Monde a tiré le premier, et enfin publié un article plus global sur les difficultés actuelles de l'adoption internationale, et pas que sur l'adoption par les  homos,  intitulé "La grande crise de l'adoption à l'étranger", et repris ensuite en partie par Sud-Ouest et Le Figaro. Enfin un article qui met donc les pieds dans le plat, et dresse le portrait de la situation actuelle, que tous les adoptants en attente connaissent parfaitement, mais leur entourage parfois un peu moins, tout comme certains gouvernants serais-je tenter de dire.....  (il y a quand même aussi un article sur l'adoption internationale par les homos ici, mais il faut être abonné).
Néanmoins, cet article ne va pas tellement au-delà du constat catastrophique, et c'est bien dommage. Même si la responsable de MDM interviewée dans l'article pose les bonnes questions, je trouve que la cause de la diminution est principalement expliquée par le développement des pays d'origine, sans aucune remise en cause de l'absence d'adaptation de la France à cette évolution du contexte international, pourtant bien réelle. L'exemple de pays qui ont su se réformer et qui voient leurs adoptions augmenter, comme l'Italie et l'Espagne, n'est même pas cité. Et les propositions d'EFA, entre autres,à peine effleurées.

Certes, les pays d'origine évoluent, se développent et développent l'adoption domestique. Sous-entendre que certains pays en profitent pour conserver les enfants en bonne santé dans le pays d'origine car cela coûte moins cher au système social du pays en question comme le fait un peu cyniquement, mais lucidement, la responsable de MDM, pourquoi pas. Mais oublier de dire que la France bouge fixe, totalement immobile en matière d'évolution des procédures et des accompagnements avant et après l'adoption, oublier de dire que l'AFA est inefficace, malgré des efforts louables mais insuffisants, oublier de dire que les COCA, pourtant saluées, ont peu de moyens... c'est dommage, surtout venant d'un journal comme Le Monde. D'autres articles viendront peut-être compléter celui-ci ... je l'espère!

J'en publie ici les extraits les plus significatifs:
" En 2005, quelque 4 000 enfants de toutes nationalités étaient adoptés par des Français. En 2012, ils devraient être 1 500, selon les projections du ministère des affaires étrangères (pour, en moyenne, 600 enfants français). Tous les pays d'accueil sont touchés dans les mêmes proportions (– 60% aux Etats-Unis). La tendance devrait se poursuivre. "Il faut réagir si nous voulons qu'il y ait encore des adoptions internationales en France dans dix ans", affirme Nathalie Parent, la présidente de Enfance et familles d'adoption, principale association de parents adoptifs.

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lundi 17 septembre 2012

L'ouverture de l'adoption aux couples homos

Le projet de loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels leur permettra d'adopter "dans les mêmes conditions que les hétérosexuels". "Il va étendre aux personnes de même sexe les dispositions actuelles du mariage, de la filiation et de la parenté", déclare la ministre de la justice, chargée d'élaborer le texte. "Les couples homosexuels pourront, comme les autres, adopter de façon individuelle ou conjointe – de façon simple ou plénière", précise Mme Taubira. "Ainsi, les personnes homosexuelles désireuses de devenir parent de l'enfant biologique de leur conjoint pourront accéder à la procédure d'adoption dans les mêmes conditions que les hétérosexuels", souligne la garde des sceaux.

Voilà pour les grandes lignes du projet. Auquel j'adhère.
Mais concrètement, la presse s'est largement interrogée sur la réalité des possibilités d'adoption par les couples homos. En clair, à part adopter plus facilement l'enfant du conjoint  en adoption simple, ce qui est une vraie demande (surtout dans l'intérêt de l'enfant, d'ailleurs),  les autres démarches risquent d'être ... compliquées. Ce qui n'est pas très étonnant quand on connait un peu les mécanismes et surtout le contexte de l'adoption.
Néanmoins, il ne faudrait pas que cette ouverture de l'adoption aux homos serve de "cache-misère" à nos gouvernants: pendant ce temps-là, on ne discute pas des problèmes de fond auxquels est confrontée l'adoption en France... quelque soit la "nature" des couples adoptants.  Et sur le sujet, il y a quand même un peu de boulot!!
Bon, revenons au sujet du jour, et aux réactions, globalement assez pessimistes,  lues un peu partout:

Concernant l'adoption internationale, selon le Huff Post " Le refus de nombreux pays de confier leurs orphelins à des personnes de même sexe conjugué au faible nombre d'enfants légalement adoptables en France, constitueront des obstacles majeurs à l'adoption par des couples homosexuels, préviennent les associations. "Si on doit autoriser l'adoption par des couples homosexuels, soyons honnêtes jusqu'au bout: il faut les prévenir qu'ils n'auront que très peu de chances de voir leur dossier aboutir", souligne ainsi Geneviève Miral, ancienne présidente de Enfance et Famille d'Adoption (EFA), qui dit fédérer "93 associations, regroupant près de 9.000 familles". A cela, une première raison: "Très peu de pays d'origine autoriseront les démarches par les couples homosexuels", explique-t-elle. Dans les faits, la France pourrait ainsi se retrouver dans la même situation que la Belgique: l'adoption par les couples de même sexe y a été autorisée en 2006, mais en six ans aucune adoption internationale par un couple homo n'a été enregistrée officiellement.  "Ils vont être confrontés aux mêmes difficultés que les couples hétérosexuels", prévient Pierre Salignon, directeur général de Médecins du Monde, l'un des 35 organismes français autorisés pour l'adoption.
Selon StreetPress, "les  OAA sont unanimes : « c’est bien beau de faire rêver ces couples, mais, en réalité, rien ne va changer. » Hélène Marquié-Dubié, présidente de Cœur adoption, une association qui aide les futurs adoptants à s’informer, soupire : « pour ces couples, la déception va être énorme. Nous, on a toujours été pour que tous les couples, sans discrimination, puissent adopter. Mais la réalité, c’est qu’il est aujourd’hui tellement difficile d’adopter que les dossiers des couples homosexuels vont se retrouver systématiquement en-dessous de la pile. » Jacques Chomilier, vice-président du MASF, est formel : « je suis persuadé que, dans les 5 ans à venir, aucun enfant étranger ne sera adopté par un couple homosexuel. » Il va même plus loin : « Cette loi, on s’en fout, elle ne va rien changer. La seule chose que cette loi peut amener, c’est que les pays étrangers deviennent méfiants, qu’ils pensent que derrière chaque dossier de célibataire, il y a un couple homosexuel. Déjà que très peu de pays permettent l’adoption aux célibataires, alors là… Même pour les homosexuels, c’est une loi désavantageuse : au moins, aujourd’hui, ils se cachent derrière leur célibat, même l’APGL leur conseille de taire leur orientation sexuelle. Mais une fois qu’ils seront mariés, quel pays va leur permettre d’adopter ? C’est simple : aucun. »

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samedi 12 mars 2011

Adoption Académie

Bon je sais, ça fait déjà un moment que la presse en a parlé.. mais j'ai un peu manqué de temps!!
Il m'a fallu lire un peu tout ce qui s'est écrit suite à la prise de position surprenante de l'Académie nationale de médecine, qui s'est mise à parler adoption, là comme ça, tout d'un coup et toute seule dans son coin.
L'Académie a publié un plaidoyer en faveur de l'adoption nationale (ici), relançant le débat initié il y a presque 2 ans maintenant par Nadine Morano sur le délaissement et ses modalités, à la faveur d'un projet de loi depuis tombé dans les oubliettes. Lui-même ayant été inspiré du rapport Colombani. 

Au-delà du constat chiffré sur la forte diminution de l'adoption nationale en 20 ans ,  l'Académie souligne la complexité du processus et préconise de faciliter l'adoption nationale, en faisant plusieurs recommandations, dont :
"-  les membres de l'Académie de médecine préconisent, «en cas de sévices avérés», un retrait des droits parentaux qui permet alors l'adoption. L'Académie de médecine veut responsabiliser les médecins avec l'obligation de signalement de sévices avérés à l'enfant (alors qu'aujourd'hui, cela est laissé à l'appréciation du médecin).
- un raccourcissement à six mois du délai d'évaluation pour les cas de désintérêt parental (au lieu d'un an aujourd'hui).
- la création de filières de familles d'accueil bénévoles, choisies parmi les candidats à l'adoption agréés."
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