mercredi 30 décembre 2009

Babyklappen

Etrange d'avoir choisi le 25 décembre pour publier cet article sur les boîtes à bébé...  Pratique très répandue semble-t-il dans le monde entier, prioritairement dans les pays en voie de développement, mais pas seulement... Il y en a notamment en Inde, en Afrique (plusieurs posts sur ce sujet dans les blogs de JV De Monléon et de Moushette)
Source:  LeMonde

"En Allemagne, polémique autour des "boîtes à bébés" qui recueillent les nourrissons abandonnés

Une allée dérobée contourne l'hôpital Waldfriede, à Zehlendorf, un quartier résidentiel de l'ouest de Berlin. Ici et là, quelques arbustes ont été plantés pour protéger des regards indiscrets. Une pancarte fléchée montre le chemin : "Babywiege" ("berceau"). Encastré dans un mur du bâtiment A, le "berceau" est un gros coffre métallique muni d'une poignée. Une "boîte à bébés" ("babyklappe"), comme disent les Allemands, où les mères en détresse peuvent déposer leur nourrisson non désiré en gardant l'anonymat.
Tapissé d'un molleton aux couleurs vives, l'intérieur est chauffé à 37 °C. Il est pourvu d'une mini-caméra et d'une alarme qui retentit au bout de trente secondes pour alerter le personnel de la maternité de la présence d'un enfant. Une lettre cachetée, "A emporter", est adressée aux mamans. "On leur dit que nous sommes contents qu'elles aient laissé leur nouveau-né ici, en sécurité, et qu'elles peuvent revenir le chercher si elles changent d'avis", explique la pasteure Gabriele Stangl, qui soutient le projet depuis sa création.
Le système existe depuis bientôt dix ans en Allemagne, mais il continue de diviser l'opinion. Fin novembre, le Conseil national de l'éthique a ravivé la controverse en recommandant de supprimer les quelque 80 boîtes à bébés qui existent à travers le pays. Celles-ci sont "éthiquement et juridiquement problématiques, a estimé ce comité de scientifiques, chercheurs et politiques, chargé de conseiller les pouvoirs publics. Elles portent atteinte au droit de l'enfant à connaître ses origines." Un droit inscrit en toutes lettres dans la Loi fondamentale allemande. "On n'imagine pas le traumatisme et la douleur ressentis par ces enfants, à la fois abandonnés par leurs parents et privés complètement de leur identité", affirme Irmela Wiemann, psychologue spécialiste de l'adoption, qui a participé aux délibérations du Conseil de l'éthique.
Les experts assurent que les mères utilisant cette solution ne sont pas de celles qui tuent leur bébé. La preuve ? Le nombre de nouveau-nés retrouvés morts n'a pas régressé d'un iota depuis l'introduction du système. "Mais pour un infanticide découvert, combien ne seront jamais connus ? interroge Gabriele Stangl. Et quand bien même nous n'aurions sauvé qu'une vie en dix ans, cela aurait valu la peine."
La première boîte à bébés a ouvert en 2000 à Hambourg, après la découverte du corps d'un nourrisson dans une benne à ordures. Depuis, le modèle a fait école au-delà des frontières allemandes ; en Autriche, en Suisse, en Hongrie, en Italie et jusqu'au Japon. Le mécanisme est calqué sur une pratique d'abandon qui remonte au Moyen Age. Au XIIe siècle, le pape Innocent III avait ordonné l'installation de "tourniquets" dans les orphelinats.
A l'hôpital Waldfriede, quelque 130 enfants ont été déposés en neuf ans. Les nouveau-nés sont immédiatement signalés à l'état civil et aux services responsables des adoptions. "Nous espérons toujours que les mères repassent pour laisser une lettre, des photos, ou même récupérer leur petit", confie Mme Stangl, dont le bureau est orné de photos de bébés endormis. Le système leur donne huit semaines pour se rétracter, voire un an pour faire valoir leurs droits. Les empreintes ADN sont relevées sur le corps du nourrisson afin d'éviter toute ambiguïté. Mais, au total, selon la pasteure, à peine une mère sur dix revient sur sa décision.
Juridiquement, les boîtes à bébés bénéficient d'une "zone grise". Aucune loi ne les autorise ni ne les prohibe expressément. L'accouchement "sous X", comme en France, est en revanche interdit. Mais un certain nombre de cliniques et d'hôpitaux le pratiquent malgré tout, invoquant l'obligation de porter assistance à personne en danger. Inquiets de devoir agir dans l'illégalité, de plus en plus de médecins appellent à légiférer.
"Pour les cas, où c'est absolument nécessaire, il faut légaliser ces deux pratiques", estime Monika Lazar, chargée de la politique de la femme au groupe parlementaire des Verts. La branche berlinoise de son parti avait lancé, mi-2007, une campagne très remarquée en faveur des babyklappe : "Avant que les bébés ne soient jetés à la poubelle", clamaient les affiches placardées sur les murs de la capitale. "Mais même chez les Verts, les opinions sont très partagées, comme dans tous les autres partis", fait remarquer la députée écologiste, qui prédit "un débat sur ce sujet sera long et difficile".
Dans son contrat de coalition, le nouveau gouvernement de centre-droit indique vouloir se saisir du débat. L'une des pistes privilégiées est la légalisation de l'accouchement "discret", et non pas "sous X". Cette solution permet à la mère d'être prise en charge en milieu médicalisé. Ses données personnelles sont conservées, et éventuellement restituées à l'enfant au bout d'un temps et d'une procédure déterminés. "
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Les Hmongs, population abandonnée et ballotée par l'Histoire

Une fin d'année assombrie par l'explusion de Hmongs de leur camp thaï... un sujet que je ne connais pas du tout; j'ai trouvé cet article de RFI très pédagogique, et pas uniquement baigné de sensiblerie comme c'est souvent le cas dans des articles sur ce type de sujet...
Edifiant...

Les Hmongs, population abandonnée et ballotée par l'Histoire

La Thaïlande a achevé, ce mardi 29 décembre 2009, l'expulsion vers le Laos de 4 371 Hmongs qui se trouvaient sur son territoire. « Le rapatriement est fini et il n'y a pas eu de problème », a affirmé le Premier ministre thaïlandais, Abhisit Vejjajiva. Bangkok considérait ces Hmongs comme des migrants économiques illégaux et non comme des réfugiés politiques ou de guerre.
Au moment de la guerre d'Indochine, les Hmongs, populations montagnardes, qui ne représentent aujourd'hui que quatre millions de personnes, ont en partie pris fait et cause pour la France. Toutefois, après la débâcle de Dien Bien Phu en 1954, le gouvernement français s'est détourné d'eux. Les Hmongs sont, pour la première fois, abandonnés. Dans les années 60, la guerre au Vietnam bat son plein. Une partie des Hmongs du Laos est recrutée par la CIA pour participer à une guerre secrète contre les Nord-Vietnamiens. En 1975, les Américains se retirent du pays. La guerre est perdue. Les Hmongs sont, pour la deuxième fois, abandonnés à leur sort.
Persécutions
Héritage de la guerre froide : les Hmongs sont considérés depuis cette époque comme des traitres et persécutés comme tels par les autorités laotiennes. En trente ans, des dizaines de milliers de personnes ont fui vers la Thaïlande afin de trouver refuge dans le royaume. En 2004, quatre à cinq mille Hmongs débarquent dans le nord-est du pays. Un village, celui de Huay Nam Khao va alors se transformer en un camp insalubre de réfugiés, contrôlé par l'armée thaïlandaise. Médecins Sans Frontières est l'une des rares organisations à travailler dans ce camp où Marie-Pierre Allier, la présidente de MSF s'est rendue plusieurs fois.
L'armée manipule l'aide humanitaire et à Bangkok les autorités ont déjà fait le choix du Laos au détriment des populations Hmong. Fin 2007, les gouvernements laotiens et thaïlandais signent d’ailleurs un accord sur le rapatriement des Hmongs.
Tous les prétextes semblent bons pour rapatrier ceux que la Thaïlande considère donc comme des immigrants économiques illégaux. D'après certains témoignages, certains Hmongs vont jusqu'à pratiquer l'automutilation pour éviter d'être expulsés de force. En mai 2008, la situation dans le camp de Huay Nam Khao dégénère. Des dizaines de Hmongs entament une grève de la faim. Un incendie se déclenche et ravage une partie des habitations de fortune des réfugiés. Le 30 mai 2008, l'ONG « Urgence Humanitaire Asie », reçoit un appel à l'aide de l'un des représentants Hmongs qui habite dans le camp.
Du camp, ce responsable Hmong en appelle aux Etats-Unis et à la France pour qu'ils interviennent afin d'empêcher une expulsion programmée. Aucune réponse ! Aucun soutien formel, ni de Paris, ni de Washington. Estimant ne plus pouvoir travailler dans de bonnes conditions, Médecins Sans Frontières quitte le camp de Huay Nam Khao à la fin du mois de mai 2009.
Acharnement ?
Pourquoi les Hmongs sont-ils victimes de tant d'acharnement de la part des autorités thaïlandaises? D'abord, les Hmongs sont peu nombreux. Ce sont des populations montagnardes marginalisées qui ne présentent aucun enjeu stratégique majeur. Sauf pour la Thaïlande qui a décidé de solder un héritage vieux de la guerre froide ; et ce, pour une raison principale : les relations économiques avec le Laos.
La Thaïlande exporte chaque année près de deux milliards de dollars de marchandises vers le régime communiste. Le royaume est le premier partenaire commercial du Laos. En 2006, les deux pays renforcent leurs liens économiques et comme par hasard c'est à cette époque que la Thaïlande durcit le ton vis-à-vis de la communauté Hmong installée sur son territoire.
Intérêts économiques
Autre élément: depuis plusieurs années, le Laos et la Thaïlande réalisent ensemble le plus grand barrage hydroélectrique d'Asie du Sud-Est, le barrage de Nam Teun 2, situé sur le territoire laotien. Cet ouvrage construit par un consortium emmené par Electricité de France doit entrer en service dans les prochaines semaines. Or, 95% des 1 070 mégawatts de puissance affichée seront exportés vers la Thaïlande. C'est ce qui s'appelle un partenariat stratégique! Dans ce contexte, les intérêts de quelques milliers de Hmongs expulsés vers le Laos ne pesaient pas lourd.
Certes, les condamnations internationales ont fusé, mais rien concrètement n’a été fait pour empêcher l’expulsion des Hmongs considérés comme des traitres dans leur pays.
Résignation et désespoir
La résignation et le profond désespoir de Vanida Thepsouvanh, la présidente du Mouvement lao pour les droits de l'homme, s'expliquent lorsque l'on s'intéresse de près aux populations qui ont été expulsées. Ce mardi, le Haut commissariat aux réfugiés révélait que parmi les Hmongs expulsés, il y a avait 158 personnes : beaucoup de femmes et d'enfants que le HCR avait répertoriés dans la catégorie des réfugiés politiques. Pour l’organisation onusienne, la Thaïlande a violé la Convention internationale qui protège les réfugiés.
Seulement, le royaume n'a jamais signé ce texte et se protège en affirmant que son gouvernement a reçu des assurances de la part du Laos. Selon les autorités laotiennes les Hmongs seront amnistiés et bien traités. Certains d'entre eux pourraient même être réinstallés dans un pays tiers. Demande à laquelle la Thaïlande n'a jamais accédée quand ces populations étaient sur sol !
De son côté, le HCR n'a aucune représentation au Laos et donc aucun moyen de superviser un éventuel processus de réinstallation dans un pays d’accueil. Personne ne sait aujourd’hui comment ces Hmongs seront pris en charge par le régime communiste. Et beaucoup d’organisations craignent pour la vie de ces réfugiés ballotés par l’histoire.
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Quelles leçons tirer du tsunami de 2004?

Ci dessous, un extrait d'un article publié sur Youphil  par Pierre Salignon, histoire de prendre un peu de recul ...

Modestie, transparence et dialogue sont les mots d’ordre.
Il y a un peu plus de 5 ans, le drame vécu quasiment en direct allait provoquer une mobilisation internationale sans précédent, suivie rapidement, en France, par une polémique sur l’usage des dons reçus par les associations caritatives dans des volumes jamais observés, au total 330 millions d’euros.
La gestion de cette catastrophe par tous les acteurs (ONG, pouvoirs publics, entreprises, média…) a été critiquée.  L’ensemble du secteur a dû revoir ou préciser ses pratiques. Quelles leçons peut-on retenir pour l’avenir?

Le rôle crucial des secours locaux
Si on parle d’abord de la réponse à ce type de catastrophe, force est de constater que tout le monde a occulté le fait que les secours les plus efficaces dans les heures suivant la catastrophe avaient été locaux. Si, dans les premières heures, les autorités nationales ont certes été désorganisées et confrontées à des difficultés logistiques pour atteindre les zones affectées, leur mobilisation a été réelle pour faire face à l’urgence de la situation. Certains pays, comme l’Inde, ont refusé le déploiement des secouristes internationaux, appelant les ONG à un peu de modestie devant ses propres capacités de réponse à la tragédie.
Le tsunami a permis ainsi de rappeler une autre évidence: les humanitaires, pris ici dans un sens large, n’interviennent jamais sur des territoires vierges. Le premier niveau de dialogue et de négociation dans ce type de catastrophe doit donc avoir lieu au plus près de la tragédie, sur le terrain, en lien avec les autorités publiques et les communautés concernées. Au lieu de seulement penser à mobiliser mécaniquement les secours étrangers et à les projeter vers les zones de la tragédie, il est tout aussi efficace de s’appuyer sur les capacités de réponse locales et régionales aux catastrophes, quand elles existent.
Et si ce n’est pas le cas, il serait judicieux de les renforcer ou de les développer avant de nouvelles tragédies. A côté d’initiatives multiples déjà lancées dans ce sens par les ONG, c’est l’objectif que se sont assignées depuis 2005 les Nations Unies au travers notamment de la Stratégie Internationale de Prévention des Désastres (ISDR), un sous-secrétariat des Nations Unies basé à Genève. Il reste à voir si ce dispositif sera efficace, mais l’initiative mérite d’être suivie.

Résister aux sirènes de l’émotion
Autre enseignement important: l’émotion publique ne peut à elle seule justifier le lancement de programmes d’assistance. La tragédie a démontré que ce n’est pas parce que le public se mobilise (ce qui est positif) et que des sommes d’argent faramineuses ont été collectées que l’argent est automatiquement bien utilisé ou qu’il doit être absolument dépensé.
Laisser croire que les ONG, se substituant à l’Etat, ont les compétences requises une fois la phase d'urgence passée pour reconstruire une ville de plusieurs milliers d’habitants est mensonger. L’analyse des besoins à couvrir n’implique donc pas automatiquement la même réponse selon les acteurs concernés et aussi selon ce que souhaitent les autorités politiques nationales, qui peuvent avoir un avis différent sur ce qui est prioritaire et ce qui ne l’est pas.
Malgré un élan de solidarité sans précédent, le tsunami a été marqué par des dérives et du gaspillage. Il ne s'agit pas de le nier. Juste d'être conscient de certains effets pervers attachés à ce que l’on appelle des urgences dites CNN, ces catastrophes largement médiatisées.

Gare au cirque humanitaire
Face à l’absence de coordination entre tous ces acteurs pendant les premiers jours suivant la catastrophe, le cirque humanitaire a été dénoncé. Bien heureusement, cela n'a pas duré, et avec la reconstruction effective des zones affectées, les témoignages positifs sur les actions entreprises sont désormais nombreux. Mais, progressivement, le sentiment s’est aussi renforcé dans les pays ravagés par le tsunami qu’"une partie de l’argent collecté n’a pas été distribuée" et "a simplement permis aux ONG de s’enrichir".
La perception des humanitaires s’est dégradée au sein même des populations bénéficiaires de l’assistance, comme au Sri Lanka, où les autorités ont beau jeu depuis d’accuser la communauté humanitaire de tous les maux pour mieux la contrôler et discréditer ceux qui dénonceraient aujourd'hui les massacres qui ont accompagné la fin du conflit contre la rébellion tamoule dans le nord du pays.

Renforcer la transparence sur les actions entreprises
Le milieu humanitaire au sens large n’a pas de fierté à tirer de l’épisode du tsunami et doit faire preuve d'humilité sur les actions qu'il a entreprises depuis 2005. Il y a eu beaucoup de morts et de destructions, des opérations d’assistance et de reconstruction importantes et nécessaires ont été réalisées, mais ses "propres" représentations de ce qui se passait sur le terrain et du rôle des ONG ont parfois conduit à des erreurs dans la délivrance des secours, et entretenu une confusion sur les responsabilités pourtant différentes de tous ceux y ayant participé (Etats, protection civiles et forces armées, Nations Unies, Croix Rouge, ONG, entreprises…). Au risque de renforcer leur discrédit.
Que dire quand au final on se dispute les victimes pour justifier une présence sur le terrain et la dépense des sommes collectées auprès du public?
Une meilleure articulation entre acteurs est nécessaire, durant la phase dite d’urgence en particulier, sans parler du minimum de règles éthiques qui doivent guider tous les acteurs de secours dans la réalisation de leur mission et la prise en compte des intérêts des populations. Il ne suffit pas de vouloir poser sur la photo. Renforcer la revue critique des actions lancées une fois qu’elles sont terminées est sans aucun doute la meilleure façon de renforcer la transparence sur les résultats obtenus. C’est un moyen de rendre des comptes aux donateurs privés et publics et de développer à leur égard une communication transparente et responsable en reconnaissant les succès, les erreurs ou les limites des actions entreprises.
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jeudi 24 décembre 2009

Quatorze mois

Noël arrive! Encore un mois passé à attendre...  nous en sommes donc à quatorze.
Ce qui nous rapproche un peu plus des 18 mois à partir desquels l'attente a beaucoup plus de chances de se concrétiser, même si le délai d'apparentement est désormais de 2 à 3 ans...
Au fil des ans, Noël perd un peu de son sens, sans enfant pour "y croire" et ouvrir de grands yeux émerveillés...
Peut-être l'an prochain...
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dimanche 20 décembre 2009

Demain, je vais avoir 40 ans!!


Demain, je vais avoir 40 ans.
J'aurais bien ajouté un point d'interrogation dans la bulle...
"40 ans, même pas mal?" A voir!
Si, au début de cette année, ça m'a plutôt déprimée, aujourd'hui... je dirais que je m'y suis faite.

Parce que 40 ans, ça sonne un peu l'heure du bilan.
Et forcément, ça me renvoit au fait que je n'ai pas d'enfant. Que j'ai passé la dernière décennie ou quasi , à essayer d'en avoir, et surtout à ATTENDRE ! attendre une nouvelle tentative de FIV, échec après échec, puis attendre que la procédure d'adoption suive son (long et sinueux) chemin. Résultat, à 40 ans, je suis "nullipare", comme dise les spécialistes, qui ont le chic pour toujours trouver des termes très... valorisants! 
En même temps, toute "nulle-y-pare" que je suis, je me suis pré-pare-é et ... je me sens prête! Le DSDW peut nous appeler demain matin: globalement, depuis le temps qu'on réfélchit à ce qu'est la parentalité etc., on est béton. J'ai dû lire (presque) tout ce qui existe sur le sujet, et j'ai quelques amies bienveillantes ;)  qui m'ont prévu des stages intensifs pour le jour J (ben oui, j'sais pas changer une couche! en même temps, vu mon âge, donc... on nous confira sûrement pas un nourisson...). Et réflexion faite, on se sent beaucoup plus en phase avec un enfant de 3-4 ans... Il nous reste donc à patienter, en espérant que ça ne durera plus trop longtemps, car il serait bienvenu de ne pas passer une deuxième décennie à attendre, au lieu de profiter de chaque jour et ... du temps qui passe! (ça y est, j'parle comme les vieux !! LOL)

Au boulot, ça fait déjà plusieurs années que je ne suis plus la plus jeune de l'équipe... c'est plutôt lorsque j'ai fait  ce constat que j'ai pris conscience de la progression de  mon âge... Avant, je ne dirigeais que des gens plus vieux que moi ... maintenant, il y en a aussi (majoritairement...) des plus jeunes ! Aujourd'hui, j'ai l'avantage de pouvoir me dire "expérimentée" !! Comme quoi, tout n'est qu'une question de sémantique!! D'avoir aussi plus de recul...

Aujourd'hui finalement, j'aborde ça ... comment dire? "sereinement" serait présomptueux, et faux, mais finalement pas si mal que ça... caressant le secret espoir que je "ne les fais pas", donc, que "ça se voit pas trop", non, que je les ai vraiment? Surtout que pour moi, 40 ans, c'est vieux... c'est ce que je pensais quand j'en avais 20, et ça me paraissait d'un lointain.... Finalement aujourd'hui, j'ai changé d'avis sur le sujet! je ne trouve plus ça vieux du tout!!! comme quoi, tout est une question de point de vue ... LOL
D'aillleurs, si j'en crois la presse féminine, je suis censée intensifier dès demain matin la chasse à la ride et au bourrelet. Et surtout, ralentir autant que possible le "processus demémérisation avancée", lutte quotidienne! Cela étant, je serai aidée: régulièrement, des articles nous abreuvent de conseils pour rester jeune après 40ans, nous expliquer comment nous habiller à 40 ans, nous coiffer à 40 ans, nous maquiller à 40ans.... comme si tout ce qu'on avait pratiqué jusque là devenait caduc en une nuit!
Je dois bien avouer que je les ai tous lus in-té-gra-le-ment, jusqu'à la dernière ligne!! D'ailleurs, pour la première fois, vendredi, en pleine séance de "yéti-killing" (épilation) chez mon esthéticienne préférée, je me suis vue prêter une oreille attentive, et même, POSER DES QUESTIONS, sur la l'efficacité comparée de l'acide hyaluraunique et  de ... (je-ne-me-souviens-plus-du-nom) !!

C'est donc que je suis prête, nan? LOL
Et pour définitivement en sourire, un savoureux article du Dr AGA dans ELLE

Et je verrai bien comment je me sentirai demain !
Et après la fiesta, qui aura lieu début janvier ...
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Orangettes


Ca y est, ça sent Noël!
J'aime préparer des orangettes le dernier week-end de l'Avent! Toute la maison embaume du parfum des oranges... associé à l'odeur des bougies et des branches de sapin.... Cette fois, ça y est!

Pour une centaine d'orangettes
6 oranges
225g de sucre semoule
2 tablettes de Netslé Desssert noir corsé

Laver les oranges. Couper les deux "pôles" de chaque orange, ensuite poser l'orange et couper les quatre faces, en laissant un peu de pulple (je trouve ça meilleur; sinon on peut racler la pulple et garder juste les zestes, c'est au choix).Couper les morceaux de zeste en lanières d d'1/2 cm environ
Faire bouillir de l'eau dans une casserole; y plonger les zestes et les laisser blanchir 5 min. les égoutter, puis recommencer encore deux fois, en changeant l'eau. Egoutter les zestes et les éponger.
Dans une grande casserole, mettre le sucre semoule et 150cl d'eau. Porter à ébullition. Quand le sucre est fondu, plonger les zestes dans la casserole. Remuer régulièrement pedant les 20 minutes maxi de cuisson.
Retirer les zestes avec une pince et les poser sur une feuille de papier sulfurisé, en les séparant. les laisser refroidir au moins une heure (une nuit si possible).
Faire fondre le chocolat au bain-marie. Plonger les zestes dans le chocolat avec une pince, puis les étaler sur du papier sulfurisé. Les laisser refroidir et les conserver dans une boite métallique au frigo. 
A la place du chocolat, on peut aussi les rouler dans du sucre cristallisé.  

   
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samedi 19 décembre 2009

Il neige...


Jeudi matin, en partant travailler, les premiers flocons virevoltaient déjà. Et les deux lapins sauvages qui ont établi domicile dans notre jardin, sautaient dans tous les sens, tentant visiblement d'attraper les flocons! trop drôle!
Depuis, la couche de neige s'épaissit, et tient bien....
Depuis, je n'ai pas revu "nos" deux lapins, qui doivent se terrer de peur d'avoir leurs pieds gelés....
Comme nous, en fait, qui contemplons la neige bien chaudement installés devant notre feu de bois....
Bougies, thés divers (d'hiver!), et petits gâteaux de Noël faits maison....
Et les orangettes sont juste terminées!!! 
Vive l'hiver!!
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samedi 12 décembre 2009

Des adoptés à la recherche de leur passé

Dans son numéro ce jour, LaCroix publie un important article sur l'adoption, en donnant largement la parole aux adoptés; ce qui est un angle un peu novateur sur le sujet.

Mais comme le site n'est accessible que pour les articles du jour, je me permets ici de reproduire les trois articles in extenso, un post pour chacun. LaCroix
Cette série de trois témoignages est particulièrement touchante... et lucide. "Je l’ai aussi remerciée de m’avoir permis d’être adopté, car je sais ce que j’ai évité. Ce qui compte, c’est qu’elle ait gagné en dignité dans son quartier, car j’ai pu dire autour d’elle que je ne la jugeais pas mal. ». Tout tient dans cette phrase, à la fois l'amour, la reconnaissance, la compréhension, le pardon, l'humilité et la lucidité. Je suis très admirative de la capacité de Guilherme-Luc (que je ne connais pas!) à avoir aussi pleinement conscience de la place de chacun...inclus la sienne. Et de sa capacité à donner du respect et de la respectabilité à sa mère biologique. C'est vraisemblablement quelqu'un de très structuré. Quel cheminement pour trouver cet équilibre?

Des adoptés à la recherche de leur passé
Pour bien des adoptés, il est difficile de construire un avenir sans connaître ses origines. Récit de trois parcours parfois douloureux
Alors que le gouvernement réfléchit à un « accouchement protégé » pour tenter de répondre aux demandes des enfants nés sous X et qu’un projet de loi sur l’adoption est toujours en débat au Parlement, La Croix donne la parole à des personnes adoptées en France ou à l’étranger. Leurs cheminements respectifs reflètent la diversité des situations et la persistance du désir de connaître son passé.
Raphaël, des racines dans la misère- « La vérité qui blesse »
Petit, Raphaël Lebold n’avait pas l’once d’un souvenir de son arrivée de Pologne à 2 ans, avec un frère de deux ans son aîné, dans sa famille alsacienne. Tout ce qu’il sait alors, ce sont les rares éléments connus de ses parents adoptifs (ses parents d’origine sont morts dans un accident). Les questions viennent plus tard. « À 19 ans, mon frère et moi avons demandé à nos parents notre dossier d’adoption, relate le jeune homme, aujourd’hui âgé de 24 ans. J’avais surtout envie de retrouver des frères et sœurs en Pologne. Je suis allé au Service central d’état civil à Nantes, et j’ai appelé l’orphelinat d’où je venais. En vain. Il n’avait plus un seul papier sur nous. À l’époque du rideau de fer, on ne gardait rien. » Pendant que Raphaël remue le peu d’éléments qu’il a et parvient à récupérer l’adresse de ses parents biologiques (il apprend que sa mère est vivante), l’une de ses sœurs polonaises fait des recherches en parallèle pour retrouver ses petits frères adoptés.
Ces démarches conjointes finissent sur un bureau du Service central. Raphaël est mis en relation avec Anja, cette sœur de trois ans son aînée. « Je ne savais pas trop par quoi commencer, ce n’était pas possible de la bombarder de questions, se souvient-il. Par Internet en vidéo, je me suis aperçu que je lui ressemblais. » Avec son teint mat, le jeune homme ne s’était jamais cru polonais. « J’ai découvert que j’étais gitan, et j’en suis fier… Quand je travaillais dans un kebab, on me prenait même pour un Turc ! » Il apprend d’autres nouvelles, plus rudes. De nombreuses souffrances traversent l’histoire familiale : son père s’est suicidé ; sa mère s’enferre dans un alcoolisme violent.
Raphaël s’envole vers l’Est peu après, un petit dictionnaire franco-polonais en poche. « Quand j’ai vu ma mère là-bas, elle était dans un tel état, à cause de l’alcool, qu’elle ne m’a pas reconnu, confie-t-il sans ciller. Après, elle a compris. » Elle attendait qu’il vienne vers elle dans un coin du salon, une pièce pleine de pauvreté et de mauvais souvenirs. « Mais moi, je ne voulais pas la prendre dans mes bras ; elle a quand même frappé ses enfants ! Elle s’est mise à genou. J’ai fini par lui pardonner. De toute façon, je ne la verrai plus. »
Il ne la verra plus, mais « il y a quand même la vérité qui blesse ». La vérité mise à nue. Raphaël voit ses frères désœuvrés et qui ont versé dans l’alcool. Il découvre une autre sœur, la jumelle d’Anja, qui « a eu quatre enfants avec quatre pères différents ». Celle-ci les a abandonnés et se trouve à nouveau enceinte. « Je lui ai dit : “si tu mets encore à l’orphelinat le bébé que tu portes, je reviens et ça va mal se passer” », raconte Raphaël. De retour de cette expérience qui « endurcit », il affirme ne pas regretter d’avoir été adopté. « Si c’était pour finir comme mes frères là-bas… Et puis je préfère avoir eu cette histoire qu’une histoire banale. »Seule Anja a réussi à construire sa vie, tirée de chez elle à 15 ans par celui qui deviendra son mari. «On a découvert qu’on avait tous deux un peu le même caractère.» Un caractère « indépendant », que Raphaël a renforcé très tôt. Dès 14 ans, en travaillant dans les champs de houblon, de tabac, ou dans les restaurants de tartes flambées pour « gagner un peu (sa) croûte ». Plus tard, en s’engageant dans l’armée comme parachutiste. Au Tchad, transmetteur dans une mission « au service des autres », il a appris « à ne pas se la jouer ».
Aujourd’hui, Raphaël tisse doucement des liens avec Anja, qui se souvient encore « du jour où la police est venue nous chercher à la maison pour nous mettre tous les cinq à l’orphelinat, rapporte Raphaël. Elle m’a raconté qu’elle devait nous bercer pour nous rassurer. » À l’avenir, il aimerait « aider financièrement » la structure d’accueil. Désormais auto-entrepreneur avec sa compagne à Tarbes, Raphaël sera lui-même bientôt papa. Quand il a prié sa grande sœur polonaise d’être la marraine de son fils, « elle a pleuré », sourit-il.
Graciane, une cicatrice en forme de X - Le temps joue contre elle
Le temps est compté pour Graciane. À 57 ans, cette Rouennaise, née sous X dans une maison maternelle parisienne, cherche la femme qui l’a mise au monde. « Elle doit avoir dans les 77 ans aujourd’hui. Le temps joue contre moi mais je ne m’arrête pas. » Graciane a toujours été tenaillée, depuis l’âge de 11 ans, par le désir d’exhumer ses origines. « Non pas pour trouver une famille, mais pour savoir d’où je viens, glisse-t-elle. La cicatrice est là. Il est difficile de se construire un avenir quand on ne connaît pas son passé. »
Non que ses parents adoptifs l’aient privée de tendresse. Recueillie dans une famille aisée, ayant reçu une « éducation catholique, bourgeoise », Graciane dit même avoir eu de la chance d’être adoptée. Mais une enfance sans accrocs ne résout pas « le problème des origines ». « Tous les matins quand on se regarde dans la glace, on ne sait pas à qui on ressemble, observe-t-elle. Et il y a un vide énorme. »
Un grand trou dans la mémoire, qui s’est ressenti sur ses études. À l’école, l’enfant se sentait différente des autres. À la maison, sa sœur semblait éloignée de ses préoccupations. Pourtant, elle se remémore avec émotion son père adoptif. « Lorsqu’il est mort il y a dix ans, j’ai eu l’impression d’être à nouveau abandonnée. Quand vous avez été bordée avec amour tous les soirs étant enfant, c’est sûr que tout s’écroule autour de vous. »
Sa quête des origines a commencé après avoir fondé elle-même une famille, à partir des années 2000. Pourquoi pas plus tôt ? « Je ne me sentais pas prête. » Entre-temps, elle a passé un monitorat et s’est épanouie comme professeur de sport, pratique le judo, le tennis, et plus encore l’équitation. Graciane finit par s’investir dans l’association « X en colère ». Là, elle accompagne d’autres femmes sur les traces de leurs origines. C’est par le biais d’une émission qu’elle-même acquiert les premiers éléments de son histoire, orientée vers la piste d’une mère kabyle.
« Une femme, qui avait également accouché sous X, évoquait à la télévision la “maison maternelle” où j’étais née moi-même, raconte Graciane . Alors j’ai écrit à la chaîne pour entrer en contact avec cette personne. Elle disait qu’elle avait bien connu ma mère pendant six mois. Quand elle m’a vue, elle semblait frappée par la ressemblance avec ma mère, surtout les cheveux, paraît-il. Elle m’a affirmé que ma mère disait toujours “si c’est une fille je l’appellerai Graciane ”… » Après des recherches menées grâce à l’appui d’amis établis en Algérie, Graciane s’aperçoit finalement qu’elle s’est lancée sur une fausse piste. Très déçue, elle n’abandonne pas. Sa mise à la retraite précoce, à l’âge de 49 ans, lui offre à nouveau du temps. Sa dernière fille l’aide un peu dans ses investigations. En vain, jusqu’à présent.
Il y a quelques années, si Graciane avait retrouvé sa mère, elle lui aurait sans doute déclaré que son abandon était « lamentable », qu’elle lui en voulait. Mais après avoir côtoyé de nombreuses « mères de l’ombre » au sein des « X en colère », la militante dit avoir évolué. Aujourd’hui, c’est l’envie de dissiper un éternel flou qui l’habite. « Je voudrais savoir plein de petites choses idiotes sur ma mère ; était-elle douée pour le sport, qu’aimait-elle manger ? Quand on n’est pas en possession de ses informations génétiques, c’est comme un arbre sans racines, ça ne tient pas debout… » Pour l’heure, Graciane se consacre à ces autres personnes qui ont, comme elle, un « X scotché sur le corps ».
Guilherme-Luc, l’appel de la pampa « Je sais ce que j’ai évité »
« À quelle heure tu es né ? » Dans la cour son école primaire de Montpellier, Guilherme-Luc Malet aurait bien aimé répondre. « C’est un petit détail qui m’a tout le temps tracassé », avoue-t-il. Sa mère célibataire ne lui a pourtant jamais caché ses origines. Elle le recueille petit chez les sœurs missionnaires de Juiz de Fora, au Brésil, le ventre rond en raison de carences alimentaires. Deux ans auparavant, elle a aussi adopté une petite Brésilienne, plus tard gravement handicapée, et peu à peu paralysée.
Lui dispose de son certificat de baptême portant le nom de ses parents d’origine. « Maman me racontait ma venue du Brésil, et j’assumais le fait d’être adopté, avance Guilherme-Luc, dont le prénom porte le chaînon de la double nationalité. C’est vis-à-vis de l’extérieur qu’on doit se justifier, à cause de sa couleur de peau, ou lorsqu’on remplit des papiers en indiquant son lieu de naissance. » L’absence de père se fait peu ressentir dans son enfance. Sa mère a à cœur de la combler par des référents masculins. « Elle faisait en sorte que je rencontre beaucoup mon oncle et mes grands-parents, détaille le jeune homme de 26 ans. J’ai aussi fréquenté la maisonnée Saint-Joseph, un patronage religieux où j’ai trouvé un certain équilibre par une présence masculine. »
À force de fréquenter des Brésiliens, Guilherme-Luc se laisse plus tard gagner par l’envie de retourner vers son passé. Les sœurs d’une de ses amies, établies là-bas, parviennent à repérer sa famille en appelant la pharmacie de sa ville natale. Celle-ci vit dans les favelas. Guilherme-Luc réussit alors à la joindre. Sa mère, trop pauvre, lui explique à distance qu’elle ne pouvait pas l’assumer bébé, et qu’il était malade. Elle lui avoue aussi l’avoir vendu, avant qu’il ne se retrouve chez les sœurs missionnaires. « On ne peut pas juger l’acte de quelqu’un qui n’a rien à manger, estime Guilherme-Luc. Elle ne m’a pas vendu pour acheter une montre, et je dis parfois avec humour, “c’est pour ça que je suis aujourd’hui un bon commercial !” »
La rencontre avec son père séparé de sa mère est forte. Et puis, parce qu’en France, il se sent à demi fils unique (« Avec ma sœur handicapée, on se comprend par le sourire et le regard », dit-il), il est attendri par sa plus jeune sœur là-bas, qui a 12 ans. Le Brésil lui dévoile aussi le dénuement des favelas, une culture métissée, loin des étroites images « de football et de Copacabana ». Touché, le jeune Franco-Brésilien retourne l’année suivante fêter Noël, un « Noël en tongs », dans cette autre famille de la pampa.
Depuis, Guilherme-Luc écrit, téléphone souvent mais s’efforce aussi de maintenir une certaine distance. « Ma mère biologique voudrait que je revienne au Brésil, mais je lui ai dit que ma vie était en France, qu’on ne peut pas tout mélanger. Je l’ai aussi remerciée de m’avoir permis d’être adopté, car je sais ce que j’ai évité. Ce qui compte, c’est qu’elle ait gagné en dignité dans son quartier, car j’ai pu dire autour d’elle que je ne la jugeais pas mal. »
Celui qui a toujours eu l’impression d’être « né en descendant de l’avion » travaille maintenant dans l’aéronautique, après une formation de steward. Cloué au sol pour le moment à cause de la crise, il espère en secret être recruté par Air France pour s’envoler très vite vers des terres éloignées, en particulier le Brésil. Un pays qu’il a su faire sien. « Même si le plus important, ce sont les liens du cœur, je pourrai plus tard raconter à mes enfants pourquoi j’ai du sang brésilien qui coule dans mes veines. » Il saura même leur dire, s’ils lui demandent, qu’il est né un 3 juin à midi trente.
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Des structures réservées à la post-adoption ?

Dans son numéro ce jour, LaCroix publie un important article sur l'adoption, en donnant largement la parole aux adoptés; ce qui est un angle un peu novateur sur le sujet.
Mais comme le site n'est accessible que pour les articles du  jour, je me permets ici de  reproduire les trois articles in extenso, un post pour chacun.


"Céline Giraud : « Il faudrait des structures réservées à la post-adoption »
Céline Giraud revient sur la place et les attentes des adoptés en France
La Croix. Quel est l’apport des adoptés en France sur les questions liées à l’adoption nationale et internationale ?
Céline Giraud : L’essentiel se fait dans leurs interventions auprès des parents adoptifs. Les professionnels apportent de leur côté beaucoup de chiffres, de notions, de données psychologiques, mais les adoptés apportent leur vécu. Cela permet aux parents adoptifs de s’identifier à une expérience concrète plus qu’à des statistiques, parce qu’ils se projettent, eux et leur enfant, dans nos témoignages et nos ressentis. Aujourd’hui, La Voix des adoptés s’est également aperçue qu’elle était capable d’apporter une analyse à partir des expériences ; un point de vue complémentaire qui intéresse aussi bien les associations que le service de l’adoption internationale. On peut aussi faire bouger les lignes sur certains sujets, tels que la recherche des origines ou encore le trafic d’enfants, dont je suis moi-même issue et qui demeure encore tabou.
Quelles évolutions constatez-vous concernant la recherche des origines dans les familles adoptives et chez les adoptés eux-mêmes ?
Il y a cinquante ans, être adopté restait quelque chose d’un peu honteux : toute une génération dans les années 1950 a ainsi vécu sous le sceau du secret, voire du mensonge. Aujourd’hui, c’est une énorme évolution que l’on connaît : on doit pouvoir en parler en famille, accepter cette éventualité de la recherche des origines… Mais cette évolution n’est pas terminée. Il y a encore beaucoup de parents dépositaires d’une histoire qu’ils jugent nécessaire ou pas de retransmettre à leur enfant. En même temps, tous les professionnels, les associations et les instances officielles vont dans le sens de l’intérêt premier de l’enfant et de l’accès à ses origines s’il le désire. Or, les parents adoptifs agissent beaucoup en fonction de ce qu’ils entendent au moment où ils adoptent. Actuellement, ils sont beaucoup moins démunis et peuvent profiter de nombreux points d’information, des maisons de l’adoption, des espaces adoption ou d’Internet…
Internet, justement, vient-il bouleverser la manière d’enquêter sur ses origines ?
Le recours à Internet se développe en effet depuis plusieurs années, mais il y a un revers à la médaille. Les sites ou réseaux sociaux comme Facebook sont si nombreux que c’est devenu un moyen de recherche, notamment pour des adolescents. On a des retrouvailles par Internet. Mais cela peut être dangereux, surtout sur le plan psychologique pour une personne isolée par exemple, car les informations tombent d’un coup. Alors que l’accompagnement dans ces moments est fondamental. Il ne faut pas oublier que si l’on a été adopté, c’est souvent parce qu’on venait d’une famille malheureuse, qu’il y a tout un lot d’histoires douloureuses derrière ; et la découverte de la vérité peut être violente, encore plus à l’époque si fragilisante de l’adolescence. On déconseille d’ailleurs assez souvent les recherches à l’adolescence, en proposant des alternatives comme la possibilité d’être parrainé par un adulte adopté.
Un projet de réforme de l’adoption est en cours. Quelles sont les améliorations qui s’imposent, selon vous ?
La grande réforme prévue à la suite du rapport Colombani a trait surtout aux démarches de l’adoption. Elle a le souci de l’accompagnement des parents, mais elle porte très peu sur la post-adoption. Ce sujet est bien trop peu abordé. Une fois que les enfants sont arrivés dans leur famille adoptive, il leur reste tout un chemin à parcourir. Les questions peuvent venir très tard, même soixante ans après. Ce n’est pas encore acquis chez les acteurs du monde de l’adoption... Les associations font déjà un très bon travail, mais n’ont pas les moyens d’aller suffisamment loin. Il faudrait des structures réservées à la post-adoption, comme il en existe en Espagne dans toutes les régions, ouvertes à tout âge et sans délai d’attente. Il s’y déroule des groupes de parole, des ateliers, des suivis personnalisés ou encore des thérapies familiales, et c’est cela qui manque encore en France."
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En famille, renouer le fil de son histoire

Dans son numéro ce jour, LaCroix publie un important article sur l'adoption, en donnant largement la parole aux adoptés; ce qui est un angle un peu novateur sur le sujet.

Mais comme le site n'est accessible que pour les articles du jour, je me permets ici de reproduire les trois articles in extenso, un post pour chacun


"En famille, renouer le fil de son histoire

Les parents adoptifs eux-mêmes ont à cœur d’introduire peu à peu l’enfant adopté à son passé
L’ouverture à la vérité sur le passé a depuis longtemps pris le pas sur la culture du secret dans les familles adoptives. L’essor de l’adoption internationale s’étant accompagné ces vingt dernières années d’une information plus large – bien que très souvent incomplète – sur les enfants adoptés et leurs origines, les familles vivent aujourd’hui d’autant plus sensiblement ce changement. « Il y a un consensus dans les pays occidentaux comme le nôtre pour dire que les enfants doivent avoir accès à leur histoire, ce qui ne veut pas forcément dire rencontre avec les géniteurs, souligne Bernard Golse, membre du Conseil supérieur de l’adoption et ancien président du Conseil national pour l’accès aux origines personnelles (Cnaop). Ce qui est important, c’est que l’enfant sache qu’il a été adopté, et que son histoire n’a pas commencé dans le ventre de sa mère adoptive. »
Et ce, bien avant que l’enfant ne pose lui-même des questions… « Il n’y a pas besoin d’attendre les grandes discussions solennelles de l’âge de raison, poursuit-il. On conseille ainsi aux parents de profiter de cette période durant laquelle l’enfant n’a pas accès au langage pour faire passer le message émotionnellement. »
Ils évoqueront alors le passé et l’arrivée de leur enfant, puis tôt ou tard l’emmèneront dans le pays d’origine : soit dans la perspective d’un voyage de découverte, soit pour revoir sa pouponnière ou son orphelinat, soit pour retrouver d’éventuels membres de la famille de naissance, selon les attentes des enfants. Thierry de Bailliencourt, souvent de passage à Moscou dans le cadre professionnel, a adopté en 2001 avec son épouse une petite fille de 18 mois dans la région de Driansk. Depuis, les parents cultivent soigneusement son lien avec sa terre de naissance. « On lui a très vite expliqué d’où elle venait, et nous sommes retournés sur place pour ses 3 ans et demi auprès des enfants de l’orphelinat qu’elle avait côtoyés, raconte le père adoptif. On a compris que cette superposition entre la Russie et la France était une richesse plus qu’un ennui. »
Le rapport aux origines peut être vécu différemment selon que l'enfant a été adopté à l’étranger ou en France
Les parents tiennent à partager cette histoire avec leur enfant, et plus encore à l’entretenir. Ce bain voulu dans une double culture se traduit au quotidien : tous les films de la maison sont en russe, leur fille est désormais inscrite dans une école bilingue, et elle vient d’effectuer cet été un camp en Russie. Liés d’amitié avec un membre du consulat à Moscou, les parents l’ont même élu comme «parrain» pour leur fille, comme un trait d’union avec sa culture, depuis qu’il se trouve en représentation à Paris à l’Unesco.
Au plan juridique, la forme de l’adoption plénière, déployée dans les années 1960, contribue à «sécuriser» les parents adoptifs sur le plan du rapport aux origines. Ils se retrouvent pleinement parents en asseyant leur filiation, tout en disposant d’éléments, très variables, sur le passé de l’enfant. Car leur rapport aux origines de l’enfant peut être vécu différemment selon qu’ils aient été adoptés à l’étranger ou en France. « Quand la famille d’origine vit en Haïti, cela paraît loin, évoque Janice Peyré, représentante d'Enfance et familles d’adoption au Cnaop. En revanche, quand on sait qu’elle vit en France, cela peut être un peu plus délicat à gérer, avec la crainte que quelqu’un puisse surgir dans la vie de l’enfant adopté. » En fait l’essentiel est que la famille soit accompagnée, lorsqu’elle reçoit par exemple des données supplémentaires sur le dossier de l’enfant. L’association Enfance et familles d’adoption préconise ainsi que le Cnaop soit plus attentif au suivi des familles dans ce sens.
Il ne s’agit pas non plus de « s’enfermer dans la prime aux origines biologiques, car l’enfant cherche aussi l’histoire de ses premiers liens, insiste Bernard Golse. Dans ce qu’on appelle la quête des origines, il y a la carte génétique, mais aussi ce qui s’est passé pendant la grossesse, à l’orphelinat ou à la pouponnière. » Retourner au « berceau » peut constituer une étape particulièrement symbolique. Des années après le retour des Bailliencourt avec leur fille sur le lieu de son adoption, la petite Marie-Alizée, du haut de ses 9 ans, leur « parle encore souvent » de ses souvenirs à l’orphelinat. Des souvenirs qui relient ses parents adoptifs à son histoire personnelle."
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jeudi 10 décembre 2009

Pétition pour le maintien de l'adoption individuelle

Sur son site, ELLE alerte sur la remarque (l'intention?) de Kouchner, prononcée le jour de la signature de la convention antre l'AFA et l'Etat, sur la suppression éventuelle de la possibilité d'adopter par voie individuelle.
Il existe aujourd'hui trois voies: par les OAA, par l'adoption individuelle, et par l'AFA.
Il est important que chacun puisse trouver celle qui le conduira vers son enfant, dans le respect de la loi. Pourquoi supprimer une voie qui fonctionne aussi, alors que l'AFA, même si elle progresse,  a encore bien du mal a gérer ses dossiers? 

"Ils sont déjà plus de 2500 futurs parents adoptifs à avoir signé la pétition pour défendre l’adoption individuelle. Le 24 novembre dernier, Bernard Kouchner a présenté les nouvelles orientations du gouvernement en matière d’adoption internationale. Il a expliqué qu’ « avant d’adopter plus, il s’agit d’adopter mieux ».
Le ministre des Affaires étrangères et européennes a ajouté que « Dans l’hypothèse où l’adoption individuelle serait amenée, à terme, à prendre fin, il reviendrait à l’Agence Française de l’Adoption et aux organismes autorisés de traiter l’ensemble des dossiers d’adoption à l’étranger. » Et c’est cela justement qui inquiète les futurs parents adoptifs.En 2008, 37% des adoptions internationales étaient des adoptions individuelles. Les futurs parents adoptifs n’entendent pas en rester là : ils viennent de créer un collectif et ont mis en ligne une pétition. "

Pour signer la pétition, se rendre sur le site de l'adoption individuelle ou cliquer ici
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lundi 7 décembre 2009

Week-end de l'Avent à Cologne


Ce WE, petite escapade à Cologne, sur les marchés de Noël...un petit "shoot" d'Allemagne et de "Gemütlichkeit" festive et chaleureuse à l'occasion de l'Avent... Cure de "Bratwurst", "Glühwein", petits gâteaux divers... Avec  mon Namoureux, 2Aet2V... bien cool!

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jeudi 3 décembre 2009

Anniversaire du Roi


Bon, le 5 décembre, c'est l'anniversaire du Roi, qui donne lieu à de grandes festivités en Thaïlande, comme le relate le petitjournal

Et ici, ce jour, réception chez le Consul, où se rend notre présidente de RT, mais aussi Mme Biondi...
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mercredi 2 décembre 2009

Lettre de l'AFA n°7


La dernière newsletter de l'AFA est dispo ici
Petit compte-rendu du voyage de Mme Biondi et M. Monchau en Thaïlande cet été ...
Et de la signature de la convention ...
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Nouvelle Convention européenne sur l’adoption

Je ne savais pas que cette convention existait, je n'en avais jamais entendu parler. La France ne l'a pas signée, pourquoi ?

La nouvelle Convention européenne sur l’adoption avance vers sa ratification
L’Espagne et les Pays-Bas ont signé lundi 30 novembre la nouvelle Convention européenne en matière d’adoption des enfants, révisée il y a un an. Ce Traité, ouvert à la signature des États membres du Conseil de l’Europe (47 pays), mais aussi des non-membres qui le souhaiteraient, vise à donner un nouveau cadre à l’adoption, qui réponde aux évolutions de la société
Pourquoi ce nouveau cadre ?
Le traité précédent s’avère dépassé par les changements dans les situations familiales et la jurisprudence. La Convention du 24 avril 1967 n’ouvrait pas de possibilité d’adoption aux parents seuls, ni aux couples non mariés, ni aux couples engagés dans un partenariat autre que le mariage (Pacs en France). Ces situations, soit n’existaient pas (les partenariats légaux datent des années 1990), soit s’avéraient trop exceptionnelles pour être prises en compte dans un traité. Mais de nombreux cas, portés devant la Cour européenne des droits de l’homme, ont montré l’urgence d’établir de nouvelles normes.
Que préconise le nouveau texte ?
La nouvelle Convention européenne sur l’adoption du 27 novembre 2008 affirme que « l’intérêt supérieur de l’enfant doit toujours primer ». Parmi les nouveautés introduites, le consentement du père biologique à une adoption, est exigé dans tous les cas, même lorsque l’enfant est né hors mariage. Ce n’était pas le cas auparavant.
« L’affaire Keegan contre Irlande, en 1994, a été à l’origine de ce changement », explique Edo Korljan, secrétaire du comité des experts en droit de la famille au Conseil de l’Europe. Il s’agissait d’un père non marié, dont l’enfant avait été confié pour adoption par sa mère, contre sa volonté. « La Cour européenne des droits de l’homme a jugé qu’il y avait eu une violation de son droit. »
Autre disposition, la Convention déclare que « l’enfant doit être consulté dans la mesure du possible, et son avis et ses souhaits doivent être pris en considération ». « L’objectif est que le juge, qui a autorité, entende et voie les enfants et puisse prendre une décision concernant l’adoption, en concertation avec une équipe, composée de psychologues, de travailleurs sociaux et de policiers dans les cas extrêmes », précise Edo Korljan.
La convention étend la possibilité d’adopter aux couples hétérosexuels non mariés mais liés par un partenariat enregistré. Elle laisse aux États « toute latitude pour étendre la portée de la Convention aux couples de sexe différent ou de même sexe vivant ensemble dans une relation stable ». Une prudence justifiée par le fait que certains pays nordiques, l’Espagne et les Pays-Bas ont donné le droit d’adopter aux couples homosexuels, alors que d’autres s’y opposent. Enfin, « la différence d’âge entre l’adoptant et l’enfant devrait être d’au moins 16 ans », la convention conseillant que l’âge minimum de l’adoptant se situe entre 18 et 30 ans.
Quand cette convention entrera-t-elle en vigueur ?
Treize États (1) l’ont déjà signée. Il faut que trois d’entre eux la ratifient par un vote au Parlement pour qu’elle entre en vigueur. Mais la Cour européenne des Droits de l’homme a déjà cité ce texte, qui établit un ensemble de règles communes pour que les procédures d’adoption servent l’intérêt de l’enfant, dans trois de ses arrêts récents.

(1) Arménie, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, Islande, Monténégro, Norvège, Pays-Bas, Roumanie, Royaume-Uni, Serbie, Ukraine.


Source: LaCroix
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mardi 1 décembre 2009

record en novembre!


Forte fréquentation en ce mois de novembre!
Plus de 700 visites, soit une fois 1/2 plus qu'en octobre!
Et un record historique le 22 novembre: 45 visites en une seule journée et 118 pages vues !
Comparativement à d'autres blogs, ça reste très modeste, mais ça me fait super plaisir!
MERCIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!!
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