mercredi 4 janvier 2012

Bouleversants témoignages de parents adoptants et d'adoptés sur France Culture


De bouleversants témoignages de parents adoptants sont à écouter dans le premier volet d'un documentaire sonore de Julie Navarre et Jean-Philippe Navarre sur  FranceCulture-sur les docks 3/4 , après une diffusion autour de mi-décembre : "Loin des idées reçues et des tabous, des parents adoptifs ont accepté de parler à l’équipe de "Sur les docks". Ils livrent leur expérience, heureuse, malheureuse. Ils racontent les combats, les douleurs et les joies, ce chemin à construire avec leurs enfants. Si trop de silences et d’incompréhensions pèsent encore sur eux dans les moments de doute ou de difficultés, ils assument avec courage leur choix." 
Une émission dense, juste, touchante que j'ai adoré écouter. Une émission qui démarre avec ces mots " voir vos enfants pour la première fois c'est comme une naissance, avec de l'angoisse et de la joie" . Des parents qui témoignent de la "bombe d'amour" qu'est l'adoption, "c'est à la fois merveilleux et un cataclysme".  Des parents qui témoignent aussi de "l'arrachement" de l'enfant, très imprégnés de l'abandon et de l'histoire antérieure des enfants."Un soulagement et, à la fois, une angoisse" qu'ont les enfants les premiers mois... Le témoignage de Cécile Delannoy est également très intéressant, insistant sur "le lien psychique, la notion d'appartenance à la famille,  le fait de permettre à l'enfant adopté de s' enraciner dans la famille ", avec ses mythes, ses histoires de famille racontées aussi par les grands-parents, afin que "l'enfant adopté s'enracine dans sa famille et se sente héritier de ses mythes et pas seulement reçoive ou donne de l'affection". "Le lien avant d'être affectif est un lien de confiance, l'attachement, c'est la sécurité pour l'enfant qui a affaire à des adultes fiables".
Ce documentaire est complété par un deuxième volet, à trouver ici: FranceCulture-sur les docks 4/4, sur le thème, cette fois, des enfants adoptés "je m'appelle Volétrouvé" : "En écho au conte de Grimm, l’équipe de Sur les docks donne la parole à des enfants adoptés. Devenus grands, ils racontent avec distance leur enfance, leur adolescence et leur entrée dans l’âge adulte comme autant d’étapes vers la prise de conscience du double traumatisme vécu. A la rupture du lien avec la mère biologique, vient s’ajouter l’apprentissage de nouveaux liens à partager avec des étrangers qui deviendront, au fil du temps, des parents. Les adoptés cherchent leurs racines et interrogent les évènements qui ont transformé leur destinée."
Là encore, des témoignages forts, profonds, bouleversants, lucides...
"Quand on est enfant, on guette le moindre signe que nos parents vont nous abandonner, et ça c'est insupportable, c'est une angoisse très prégnante" . "Le lien va être remis en question, testé, ça signifie "prouvez-moi que vous êtes mes parents", pas "vous n'êtes pas mes parents" ". "J'aime dire confier, ça signifie beaucoup plus que l'abandon". "Des liens sont en train de se créer avec ma famille biologique, même si ce ne seront jamais les liens que j'ai avec mes parents"


Enfin, il est précédé d'un documentaire sur l'accouchement sous X: France-Culture-sur les docks 2/4 dont je reparlerai par ailleurs.

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4 commentaires:

  1. J'aime le premier volet de cet article, mais le deuxième m'agace.
    Les racines ne sont pas génétiques, donc il est faut de parler de racines quand on parle d'un pays de naissance. Les racines sont la famille dans laquelle on vit son enfance, famille qui construit, éduque et donne une identité.
    Il faudrait que les enfants adoptés en mal être se posent plusieurs questions :
    Sont-ils réellement mal dans leur peau parce qu'ils sont adoptés ? Beaucoup d'enfants non adoptés sont en crise identitaire.
    Que seraient-ils devenus s'ils étaient restés dans leur pays de naissance ? Peut-être ne seraient-ils pas là ou en mesure de le dire.
    Ne prennent-ils pas le prétexte de l'adoption pour justifier un mal être qu'ils auraient de toute façon ?
    Et là de nouveau, on reparle de l'accouchement sous X. Parce que quelques malheureux regrettent leur adoption, une idéologie portée par quelques extrémistes visent à supprimer l'adoption sous X, comme ils essaient aussi de faire supprimer l'adoption plénière.
    La vie est pleine de difficultés à surmonter que l'on soit adopté ou pas.
    Je crois qu'il faut aller de l'avant et dans certains cas se rendre compte de la chance qu'on a, même si un enfant n'est redevable de rien vis-à-vis de ses parents adoptifs. Car les parents adoptifs ou pas ont un devoir, celui d'aimer, de construire et de protéger son enfant.
    N'est-ce pas ça être de vrais parents.
    Ne faudrait-il pas une bonne fois pour toutes se battre pour que l'idéologie de vouloir faire primer les liens de sans soit supprimée. Tout le monde sait que les gènes ne sont pas facteurs d'amour.
    Beaucoup de personnes sont dérangées quand des enfants adoptés sont heureux et sans problèmes d'identité (et il y en a beaucoup).
    Les enfants (adoptés) rencontrent souvent des personnes qui remettent en question ce bonheur en essayant de mettre le ver dans la pomme. De nouveau, ces gens parlent de vrais et de faux parents.
    Je dois dire qu'il faut être très fort quand on est adopté, car tout est fait pour créer un malais et remettre en question ce bonheur.
    C'est dans ce point là qu'il faut faire changer les choses. Une famille se crée par un projet et par l'amour uniquement.

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  2. L'adoption qui devrait être une belle aventure humaine peut devenir ue mise à mort d'indifférence et d'humiliations... Rien de pire que de s'attacher à un enfant qui vous renie... Jeanne a écrit son histoire d'échec d'adoption d'une fillette née en Colombie non pas avec sa plume d'écrivain mais avec sa plume de souffrance. Son livre de la vie vous entraîne au fil des pages avec des envolées poétiques, des images, des recherches dans le domaine de la symptomatologie chez l'enfant adopté "grand" (le trouble de l'attachement) et un panaroma d'une justice à deux vitesses.
    Peut-être sera-t-il la petite étincelle qui va permettre de démystifier l'adoption toujours réussie et ouvrir un vrai débat imprégné d'émotions contradictoires : les uns sont-ils faits pour les autres ? Une recette sans prétention pour éviter un tel naufrage.
    "Agrément pour l'enfer" n'est pas un règlement de compte envers l'enfant mais une mise en garde pour tous ceux qui fondent tant d'espoir dans la démarche très difficile que constitue l'adoption internationale...
    Contact jeanne.guitard@orange.fr ou éditions PERSEE

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    1. Pas de chance comme moi. Décidèment les enfants colombiens ont des problèmes!! Moi aussi j'ai été renié par ma fille d'origine colombienne! je suis d'accord avec vous quand vous dites "agrément pour l'enfer", si j'avais su je n'aurais jamais adopté!! Bon courage pour ceux qui se lancent dans cette démarche.

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    2. J'ai aussi adopté une petite fille en Colombie cela fait 4 ans , elle avait huit ans lors de son adoption. Depuis quatre année de souffrance, d'enfer. La vie de notre famille est devenue un cauchemar. Nous avons aussi eu un "agrément pour l'enfer"!
      Nous sommes loin d'être les seuls à vivre cela....nous le crions, hurlons mais les "professionnels" restent sourd

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