lundi 27 décembre 2010

Adrien et l'Ambassadeur ...

Je reproduis ici le sympatique portrait de l'Ambassadeur de France en Thaïlande  publié dans  LeTelegramme, et qui vient compléter celui publié dans Gavroche l'an dernier, à son arrivée.

Un diplomate de terrain. C'est comme ça que Gildas Le Lidec, actuel ambassadeur de France en Thaïlande, aime à se définir. Ce Breton, originaire du Morbihan, travaille pour le Quai d'Orsay depuis près de quarante ans.
«Il y a un boa dans le jardin, il s'appelle Adrien mais il ne mord que ceux qui l'emmerdent». Le ton est donné, l'ambassadeur est entré dans son rôle, celui du diplomate gouailleur qu'il affectionne. Gildas Le Lidec avance d'un bon pas dans l'allée de la Résidence de France. Ses manches de chemise sont remontées. Il faut dire qu'en ce début de mois de novembre, il fait plus de 30ºC à Bangkok.
Mais pas de trace du boa dans le jardin. Tout au bout, une terrasse au bord du ChaoPhraya, le tumultueux fleuve qui traverse la capitale de la Thaïlande. «C'est un peu la pointe du Raz ici», s'amuse l'ambassadeur. Gildas Le Lidec observe un moment des pompiers en manoeuvre sur un bateau. «Ce sont peut-être des espions», plaisante-t-il, avant de s'installer dans un fauteuil.
Vingt-cinq ans en Asie
Entre le Breton et l'Asie, tout a commencé comme au cinéma. La diffusion du film «Typhon sur Nagasaki», du réalisateur Yves Ciampi. Le rôle féminin principal est tenu par une actrice japonaise du nom de Keiko Kishi. Sa beauté frappe alors l'adolescent: «J'en suis tombé amoureux». Son histoire passion avec l'Asie était née. Dès lors, le Breton, n'a plus qu'une idée en tête: faire du continent asiatique sa maison. Diplômé de l'institut national des civilisations orientales, il veut être embauché au ministère des Affaires étrangères: «Il existe deux façons de rentrer au Quai d'Orsay. L'Ena, qu'on appelle aussi la roulette russe... et le concours dit ?d'Orient?. J'ai choisi la seconde option». Coup de chance, c'est au Japon, en 1973, qu'il obtient, à 26 ans, son premier poste. Il devient attaché d'ambassade à Tokyo. Pendant 37 ans, GildasLeLidec oeuvre pour la France au gré des mutations. Vietnam, Malaisie, Cambodge, Inde mais aussi l'Afrique, avec la Côte d'Ivoire et Madagascar, l'ont vu passer. Depuis le 18novembre 2009, c'est en Thaïlande que ce baroudeur a posé une dernière fois sa valise diplomatique.


De l'Orient à Lorient
À un an et demi de la retraite, Gidas Le Lidec n'en a pas pour autant perdu le goût du métier. «On imagine souvent qu'un ambassadeur n'est bon qu'à organiser des réceptions. Pour moi, c'est le contraire. Un ambassadeur est un homme de terrain, qui a une grande marge de manoeuvre pour servir les intérêts de la France et des Français». La Thaïlande, il connaissait déjà. «C'était un peu ma base arrière lorsque j'étais en poste à Hanoï ou à Manille». Et puis, il faut dire que l'ambassade de France de Bangkok, c'est un peu un petit morceau de Bretagne au pays du Sourire. «Sur les 73 personnes qui travaillent ici, les trois quarts sont bretons», souligne GildasLeLidec. Un «hasard» des affectations qui ne déplaît pas à monsieur l'ambassadeur. «Je retourne tous les ans en Bretagne, dans la maison familiale, rue du Port, à Larmor-Plage. Et c'est là-bas que je passerai ma retraite». Avant de partir, Gildas Le Lidec aimerait bien convaincre les autorités de baptiser une des rues de Bangkok du nom de «rue de Brest», en écho à la rue de Siam brestoise. Celle que «les premiers ambassadeurs siamois, partis à la rencontre du RoiSoleil, avaient remontée au XVIesiècle». Celle que lui remontera peut-être aussi encore une fois. Comme pour donner un dernier baiser à ce continent et à cette actrice japonaise à qui, finalement, il doit beaucoup. "
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