Des milliers de "chemises rouges", les opposants au Premier ministre thaïlandais, sont descendus dans les rues de Bangkok vendredi dernier pour demander la libération de leurs dirigeants emprisonnés après les manifestations du printemps.
D'après L'Express et AFP, "Selon les estimations de la police, plus de 10.000 personnes se sont rassemblées devant le Monument de la démocratie dans le quartier historique de la capitale thaïlandaise, huit mois après la répression des émeutes, où plus de 90 personnes --des civils pour la plupart-- avaient trouvé la mort.
Un millier de policers étaient présents dans les rues. Les manifestants étaient comme d'habitude vêtus de rouge et brandissaient des oiseaux de papier rouge, symboles de la liberté, en chantant des chansons.
Les manifestants, comme les fois précédentes, ont fait fi l'état d'urgence instauré par le gouvernement à Bangkok depuis avril et toujours en vigueur.
La plupart des leaders des chemises rouges se cachent désormais ou sont en prison, accusés de terrorisme.
"Nous voulons la libération de nos dirigeants", a déclaré Jatuporn Prompan, député de l'opposition, à la foule rassemblée vendredi. Doté de l'immunité parlementaire, il est un des rares leaders du mouvement encore en liberté."
La veille,selon l'AFP, "la justice thaïlandaise a rejeté des poursuites contre le Parti démocrate (PD) au pouvoir, dans un dossier qui le menaçait de dissolution pour la seconde fois en une dizaine de jours et aurait pu obliger le Premier ministre à démissionner.
Abhisit Vejjajiva, au pouvoir depuis deux ans, peut désormais en théorie conserver le pouvoir jusqu'aux prochaines élections, d'ici fin 2011.
Les juges de la Cour constitutionnelle ont en effet estimé que la procédure contre le PD avait été irrégulière et qu'ils ne pouvaient se prononcer sur le fond, une donation illégale de 258 millions de bahts (5,9 millions d'euros) en 2005.
Le 29 novembre, Abhisit avait déjà gagné une première bataille juridique majeure, lorsque la Cour avait rejeté un autre dossier, cette fois au terme des débats, dans lequel son parti se voyait reprocher l'utilisation frauduleuse de 29 millions de bahts (960.000 dollars) la même année.
Le chef du gouvernement risquait alors jusqu'à cinq ans d'exclusion de la vie politique, tout comme plusieurs autres cadres de la majorité. Mais son parti, le plus ancien du royaume, n'est désormais menacé d'aucune plainte.
"Ca dégage clairement le terrain jusqu'aux élections pour la coalition dirigée par les démocrates", relève Thitinan Pongsudhirak, politologue de l'université Chulalongkorn de Bangkok.
Ces deux décisions successives ne sont pas surprenantes: plusieurs analystes avaient admis douter de la capacité des juges à dissoudre le PD, qui a le soutien de l'armée et des élites de Bangkok, gravitant autour du palais royal.
Les Thaïlandais "seront en colère et (ce verdict) confirme la justice à deux vitesses" de ce pays, a renchérit pour sa part Thida Thavornseth, épouse d'un ex-leader des "rouges" actuellement détenu, et qui a été récemment désignée présidente du mouvement."
Tous les ingrédients semblent ainsi réunis pour une poursuite de sactions et une reprise des tensions...
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