Après le choc des manifestations sanglantes du week-end, la presse se consacre à l'analyse de la situation. Bangkok semble un peu "groggy", même si les chemises rouges ont aujourdhui défilé avec les cercueils de leurs morts.
Quelques témoignages interessants d'expat sont raportés par LeMonde, principalement sur l'ambiance et sur le fait que les "chemises rouges" seraient payées par Thaksin.
Sur l'évolution de la situation, les avis divergent, même si tous s'accordent à dire que seule une solution politique peut être trouvée.
L'armée semble désormais favorable à la dissolution: "Si la crise ne "peut pas se résoudre par des moyens politiques, alors la dissolution du Parlement semble être une mesure raisonnable", a déclaré le général Anupong Paochinda à la presse, selon CanadianPress.
Tandis que d'autres analystes évoquent la solution d'une intervention du roi.
Pour LeMonde, ces manifestations révèlent une profonde crise sociale: "La flambée de violence, analyse, pour sa part, à Bangkok, Jacques Ivanoff, de l'Institut de recherche pour l'Asie du Sud-Est contemporaine, fait découvrir brutalement à la Thaïlande l'affrontement des classes sociales que le pays tente de masquer depuis vingt-cinq ans. Porteur initialement d'une revendication rurale face à l'élite urbaine, le mouvement des chemises rouges illustre la naissance d'une véritable conscience politique qui dépasse la défense du seul Thaksin.L'armée a indiqué, lundi, qu'elle avait décrété une trêve. "Nous ne sommes pas à la veille d'un bain de sang, estime M. Ivanoff, la recherche d'un consensus est toujours en cours."
Selon Courrier International, qui cite un excellent article du Asia Sentinel,"la crise actuelle laisse entrevoir la possibilité d'un changement profond au sein de la société thaïlandaise. Les "chemises rouges", qu'on considérait à l'origine comme instrumentalisées par le Premier ministre déchu Thaksin Shinawatra semblent à présent prendre leurs distances vis-à-vis du milliardaire pour former un groupe plus inquiétant, menaçant une structure sociale dominée depuis des décennies par le roi Bhumibol Adulyadej et ses conseillers. [...]la contestation semble désormais gagner les couches démunies de la capitale, de plus en plus déçues par le creusement des inégalités sociales et l'apathie du gouvernement et de la monarchie à cet égard. Les 20 % les plus riches du royaume détiendraient 69 % des richesses nationales tandis que les 20 % les plus pauvres ne s'en partageraient que 1 %. 70 000 comptes en banque, soit moins de 1% de l'ensemble, abritent près de 42 % de l'épargne nationale"
Voir également l'article de 20Minutes.
A ce jour, l'aéroport n'est pas fermé, et l'Ambassade de France recommande simplement d'éviter les zones où se tiennent les manifs.
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