mercredi 28 avril 2010

Née sous X: c'est non pour les grands-parents

C'est donc non pour les grands-parents: le tribunal de grande instance d'Angers a jugé irrecevable la demande d'un couple angevin qui souhaitait récupérer la garde de leur petite-fille, née sous X en juin dernier et reconnue pupille de l'Etat le 14 août 2009.
La loi est donc respectée, et appliquée.
Je trouve que c'est un soulagement. En effet, je me demandais bien ce qui avait pris au juge précédent d'autoriser les grands-parents à prouver la filiation avec l'enfant en autorisant une expertise de sangs comparés, alors que l'accouchement sous X sert justement à rompre juridiquement la filiation. "L’idée d’accorder la garde d’un enfant né sous X à ses grands-parents revenait, en effet, à remettre en question la possibilité offerte à toute mère de ne pas avoir à dévoiler son identité lors de l’accouchement."

Cela a, en plus, eu pour conséquence de retarder la procédure d'adoption de la petite fille, toujours placée en famille d'accueil. Et va sûrement générer des réticences quant à son adoption... ou en prolonger le délai dans l'attente de la décision des grands-parents de faire appel, d'aller en cassation... ou la faire adopter dans une autre region, si possible lointaine (ce que je trouve de toute façon préférable; ça ne servirait à rien de surexposer cette petite fille à cette histoire, que d'aucuns trouveront bien l'occasion de lui rappeler...)
Une fois l'effet médiatique passé et les passions apaisées, la famille adoptive future pourrait probablement intégrer ces grands-parents à la vie de la petite-fille, sous une forme à définir par cette famille. Et par elle seule.  Je trouve que cela ne pourrait être qu'un plus pour cette petite fille, sous réserve d'expliquer et de bien identifier le rôle de chacun. Et que les "grands-parents" acceptent cette place différente de celle qu'ils avaient imaginée...
Bien sûr, comme cela a été souligné par JVM par exemple, les réacs se sont bien déchainés dans les commentaires de l'article du Figaro. Mais cela bouleverse aussi les "accouchés sous X", ce que je peux comprendre.  Comment ne pas regretter que ce lien avec leur mère biologique que représentent les grands-parents soit totalement coupé, alors qu'ils pourraient être "associés", même si les parents de cette petite fille seront les parents adoptants?
d'ailleurs , "profitant de la décision du TGI d’Angers, un collectif de dix associations (la Coordination des actions pour le droit à la connaissance des origines (CADCO), l’association des mères de l’ombre, la fédération nationale des associations de pupilles de l’État, etc.) a adressé lundi 26 avril un courrier à la secrétaire d’État à la famille, Nadine Morano, afin qu’elle engage une réforme de l’accouchement sous X.
Cette dernière avait, en effet, proposé en juillet 2009 la création d’un « accouchement protégé », lequel exigerait des mères qu’elles laissent leur identité aux services sociaux afin de permettre à leur enfant d’accéder à leurs origines à leur majorité. « Un projet de loi devait être présenté avant juillet 2010, précise Pierre Verdier, le président de la CADCO. Nous espérons que le gouvernement s’y tiendra. »
A voir. La France est, je crois, le seul pays européen à autoriser l'accouchement sous X. A l'heure où l'Allemagne réfléchit à un accouchement protégé afin de renoncer aux "Babyklappen", il faudrait voir quelle en serait la définition

Sources: LeFigaro, LaCroix, laCroix
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6 commentaires:

  1. Il est bon de se rappeler ce document venant de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe: Prévenir la première des violences faites aux enfants: l’abandon à la naissance.

    Doc. 10921 du 2 mai 2006 et Doc. 11538 du 25 mars 2008.

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  2. L'abandon à la naissance n'est pas une violence faite aux enfants. Même si l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe l'a mentionné comme cela, l'abandon peut -être une chance au bonheur, le salut pour un enfant, l'espoir de changer le cours de sa petite vie, la chance de pouvoir être heureux avec des parents dignes de ce nom. Il ne faut pas dramatiser l'abandon. On est pas lié à vie, ni déterminé par ses gènes. Je suis également pour l'accouchement sous X, car un enfant ne peut avoir qu'une famille, qu'un couple de parents, celui qui le construit. Fabriquer un enfant n'est pas être forcément un vrai parent. Par l'adoption plénière, un enfant intègre une nouvelle généalogie et une culture qui lui permettront de créer ses racines, celles qu'on génère pendant l'enfance. Les détracteurs de l'adoption sont nombreux et ce sont eux par leur véhémence et leurs propos qui peuvent mettre le ver dans la pomme de nos enfants (adoptés). Nous sommes tous citoyens du monde et les flux migratoires depuis l'origine de l'humanité ont bien montré que l'homme peut se construire loin de l'endroit où il naît. Il faut absolument dédramatiser l'abandon et prouver que l'adoption plénière est une vraie famille qui n'a rien à envier aux familles biologiques.
    Christine

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  3. C'est évident pour moi que les grands parents n'ont aucun droit sur leurs petits enfants, si ceux-ci sont nés sous X. C'est la mère de naissance qui décide. Il faut absolument qu'on se batte pour que cela soit clair et établi que l'adoption plénière est une vraie famille. Les enfants qui ont été adoptés ne doivent avoir aucun doute. Les nombreuses associations, comme l'association des mères de l'ombre sont très actives auprès du gouvernement et sont très dangereuses. Je pense que l'accouchement protégé ne serait qu'une manière de maintenir les liens biologiques à tout prix.

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  4. Ce qui à mon avis serait souhaitable pour l'enfant, c'est que l'histoire et le pourauoi de son abandon (sous X) soient présentes dans son dossier. Par contre, dans le cadre d'un accouchement sous X, l'identité du père et de la mère de naissance ne doivent pas figurer. C'est normal qu'un enfant se pose des questions sur sa naissance. Ce qui est important, c'est que l'enfant sache qu'il est intégré dans une vraie famille par l'adoption. Que cette famille est légitime et légale comme la famille biologique. S'il le sait, il pourra construire son identité, tout en connaissant son histoire. Je pense aussi que l'abandon n'est pas une violence, au contraire. Beaucoup d'enfants, même en France, souhaiteraient vouloir changer de parents biologiques, car il est certains que les liens biologiques ne créent pas forcément l'amour et l'attachement. Beaucoup de gens essaient de se persuader du contraire pour se rassurer et donner un sens à leur vie !

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  5. Pou moi, la première violence faite à l'enfant, c'est de le maintenir dans une famille biologique, alors qu'il est en danger (psychique et physique) ! Quand on sait qu'un enfant souffre et risque sa vie on ne doit pas le maintenir dans sa famille biologique. Oui, les parents sont responsables de leur enfant et, s'ils ne lui apportent pas les conditions normales de vie auxquelles il a droit, ils ne doivent plus en avoir la charge ni la légitimité parentale. Un enfant a droit au bonheur. J'entends souvent ce semblant de justification : "les parents aiment leurs enfants, mais ils les aiment mal". Alors, avec cette seule raison, il faut maintenir les liens avec les parents biologiques et sacrifier l'enfant. Pour les "pros" de l'enfance un enfant se construit que s'il maintient des liens avec des parents biologiques. Incroyable, mais vrai !!!
    Donc, l'enfant passe son enfance avec cette souffrance de devoir voir des parents dont il a peur et dans lesquels il ne s'identifie pas. Il doit faire avec ce poids qui l'habite, sachant que seul le décès de ses parents pourra le libérer. Mais entre-temps, sa vie est détruite. Après, on se demande pourquoi autant d'enfants sont en total désarroi et échec dans la vie sociale.

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  6. Accéder à des origines, n'est pas forcément connaître des "parents" de naissance. Il faut qu'on arrête de nous mettre ça dans la tête. C'est complètement incohérent ! Il y en a marre !

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