Difficile d'y voir clair ce matin sur la situation à Bangkok... Visiblement, le pays est sous le choc des émeutes meurtrières de la nuit.
"La situation reste tendue dimanche matin 11 avril au lendemain des violents affrontements entre militaires et manifestants antigouvernementaux à Bangkok qui ont tué au moins 19 personnes dont un caméraman japonais de l'agence Reuters et blessé 825 autres.
Alors que la Thaïlande est secouée depuis le milieu des années 2000 par des crises politiques à répétitions, ce sont les émeutes les plus meurtrières en près de vingt ans. "Guerre civile", "Bain de sang", "Notre heure la plus sombre", titrent les quotidiens nationaux, publiant des photos de manifestants ou de soldats ensanglantés."
"Samedi soir l'armée a décrété une trêve après avoir conclu qu'elle ne pouvait gagner la bataille engagée quelques heures auparavant. Le général Anupong Paojinda, le chef de l'armée a admis : "Il n'y a aucun endroit pour se protéger. On ne peut rien faire".
Les "rouges" ont accusé les militaires d'avoir utilisé des "armes de guerre" contre "des manifestants désarmés". Mais des témoins ont indiqué que des manifestants avaient également eu recours à des armes à feu et à des engins incendiaires. La plupart des morts ont été atteints par des balles, selon les services de secours.
Dimanche matin, les rues de la capitale étaient calmes. Cependant, des milliers de "rouges" continuent d'occuper le quartier commercial et touristique de Ratchaprasong où les centres commerciaux sont fermés depuis huit jours. Ils affirmaient leur détermination à rester "tant qu'Abhisit n'est pas parti".
Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva, soutenu par l'armée, a refusé de démissionner samedi soir. "Moi et mon gouvernement continuerons de travailler pour régler la situation" a-t-il déclaré lors d'une brève intervention à la télévision. Il a par ailleurs évoqué "une enquête indépendante" en vue de désigner les responsables du drame. Un porte-parole du gouvernement, Panitan Wattanayagorn, a indiqué dimanche que les forces de l'ordre avaient reçu la consigne de "garder leurs distances avec les manifestants" afin que "la situation ne dégénère pas davantage".
Les Etats-Unis ont appelé à la retenue par la voie du porte-parole du Conseil de la sécurité nationale, Mike Hammer. "Nous déplorons cette explosion de violence (...) et demandons des négociations de bonne foi entre les parties pour résoudre les difficultés pacifiquement."
Sources: NouvelObs, BBCAsiaPaific, RFI, France24, LeMonde,BangkokPost,
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