Ce choc. Ce coup de poing dans le ventre. Cette sidération.
"Le jeune garçon de 7 ans, Artiom Saveliev, appelé Justin Artyom Hansen aux États-Unis, est arrivé dans la capitale russe, tout seul, avec une lettre qui aurait été écrite par sa mère adoptive, ont rapporté les médias russes. La missive est signée Torry Hansen.
L'enfant est mentalement instable. Il est violent et souffre de problèmes psychotiques sévères. L'orphelinat russe m'a menti et trompée. [...] Après avoir donné le meilleur de moi-même à cet enfant, je suis désolée de dire que pour la sécurité de ma famille, de mes amis et la mienne, je ne veux plus m'en occuper.— Torry Hansen, mère adoptive américaine"
Cette histoire, juste horrible, a eu une autre conséquence plus inattendue, celle de délier les langues sur les difficultés, voire l'échec, dans l'adoption. Une fois le choc, l'incompréhension, l'horreur et l'égoïsme du geste commenté, les médias américains nous ont fourni une masse impressionnante d'articles sur la difficulté d'élever un enfant adopté. Et sur ce qui se passe, ou est censé se passer, quand on n'y arrive pas. Et aussi sur la façon, les façons, de surmonter les difficultés, de se faire aider...Et la façon, les façons, dont les agences américaines de l'adoption éludent parfois le problème lorsqu'il leur est signalé...
Au-delà du choc, ce fait divers pose le problème de l'apparentement, de la manière dont un enfant est attribué à des parents, de la manière dont ces parents ont mesuré la difficulté éventuelle, ont réfléchi à leurs limites... AVANT de devenir parents. De ce qu'on leur a expliqué, ou pas, des difficultés qui peuvent exister. Et des concessions que les parents peuvent être amenés à faire, sous la pression de l'attente, du délai, de l'agence qui s'en occupe...
Cela donne des témoignages poignants, passionnants, très enrichissants, dont je mets les liens tout au long de ce post, et encore ici. Et de nombreux articles de "spécialistes". Voir notamment le RoomForDebate du NewYorkTimes. Et même un article sur un centre pour enfants adoptés d'origine russe en difficulté.
Mais pour finir, je cite un autre petit garçon, lui-même cité dans un excellent article du NewYorkTimes, qui le jour de ses 9 ans, heureux, dit à sa mère adoptive:
"j'aimerais pouvoir prendre tout ce que j'ai aujourd'hui pour me l 'offrir lorsque j'étais petit" - Ian Baehr, 9 ans.
Sources: Slate, newYorkTimes, Times, Newsweek
A lire sur le twitter d' E.J. Graff
RépondreSupprimerWhere RAD and FAS adoptees sometimes go when their Am'n families can't live with the stress/danger/exhaustion: http://nyti.ms/aJvDQN
An American family's adoption of a Russian child with FAS results in a lawsuit agst Bethany Christian: http://nyti.ms/b0nXs6
Sur le blog de Harlow's Monkey :
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