vendredi 28 mai 2010

Lettre de l'AFA n° 8

La nouvelle lettre de l'AFA est . Témoignages de familles, surtout d'adoptions d'enfants grands et compte-rendu de l'activité des derniers mois, un numéro centré sur l'Afrique cette fois...
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5 commentaires:

  1. Très beaux témoignages. L'adoption c'est une belle histoire d'amour, remplie d'émotions. C'est un bonheur de tous les jours. Nous devons toujours rester à l'écoute de nos enfants, car, en ce qui me concerne,. il y a toujours cette crainte de ne pas être à hauteur. L'adoption, c'est un choix de toute une vie, un désir, un projet, une remise en question des clichés sociaux et des vérités toutes faites. En ce qui me concerne mes enfants m'habitent en permanence et lorsque je les regarde je me dis toujours que j'ai beaucoup de chance. Quand on adopte un enfant la vie bascule. On ne voit plus la vie de la même manière.

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  2. Kakrine, je viens de trouver un article intéressant sur la construction de l'identité de l'enfant et plus particulièrement de l'adolescent qui a été adopté. Bien sur il peut y avoir des moments délicats ou difficile, mais la note de la fin est positive, voir optimiste et rassurante ! C'est ce qui compte et qui fait qu'on y croit et que l'on se bat pour nos enfants !

    Christine

    "L’adolescent adopté : pour une nouvelle compréhension"
    A. Vinay,
    Laboratoire de psychologie sociale du développement et de la santé, UFR de psychologie, université Toulouse Le Mirail, 5, allées Antonio-Machado, 31058, Toulouse cedex 09, France
    24 Juillet 2002;  accepté le: 27 Mai 2003.  Available online 26 September 2003.

    "La situation adoptive reste une expérience humaine riche en émotions quelles que soient les personnes qui la vivent (parents, enfants, frères et sœurs…). Mais être enfant adopté génère un développement psychique particulier. Parce que l’enfant adopté adopte aussi ses parents, il devient un enfant adoptant devant gérer de nombreux conflits relatifs à son identité. La problématique identitaire ressurgit notamment avec la période de l’adolescence. Le jeune adopté doit, non seulement, réaliser qui il est dans la réalité de sa naissance, c’est-à-dire son abandon, mais il doit aussi se sentir appartenir à sa lignée adoptive. Une série de transactions avec l’environnement s’effectue afin de résoudre cet enjeu du sentiment de filiation. Il apparaît que des variables autobiographiques, peu explorées jusqu’à présent, sont à prendre en compte pour mieux comprendre l’adolescent adopté. Certes, l’âge d’adoption est important dans cette observation, mais l’âge d’abandon et la durée écoulée entre ces deux âges (durée de latence) le sont tout particulièrement. Quelques résultats sont présentés ainsi qu’une étude de cas permettant de les illustrer et d’envisager une intervention appropriée pour les jeunes adoptés qui pourraient se trouver en difficulté psychique. Il semble qu’au-delà des problèmes d’identité, d’intégration, de réalisation de soi, l’expérience adoptive demeure une richesse, source d’épanouissement de l’être humain.

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  3. merci beaucoup!! ça semble très interessant. tes enfants sont ils déjà à cette période de l'adolescence, ou de la pré-adolescence? As-tu trouvé que ça s'appliquait à tes propres enfants , notamment : " une série de transactions avec l’environnement s’effectue afin de résoudre cet enjeu du sentiment de filiation": comment cela s'est-il traduit pour eux ?
    bonne soirée!

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  4. Deux de mes enfants sont pré-adolescents. Ils n'ont aucun problème d'identité. Nous parlons énormément de l'adoption. C'est vrai que, depuis leur entrée à l'école, ils ne sont pas à l'abri de réflexions, comme par ex : "n'es-tu pas déçu de ne pas vivre avec ta "vraie" mère (merci pour moi !) ou "ce n'est pas ta "vraie" maman"...
    Ces réflexions sidérantes sont bien présentes. Ils ont compris que les personnes frustrées, mal dans leur peau ou qui n'ont pas de liens forts dans leur famille biologique, se montrent méchants et essaient de mettre "le ver dans la pomme".
    Ils ont compris que l'adoption est une "vraie" famille pour la vie. Mais je reste attentive car l'adoption dérange !
    Un jour, mon fils qui a 12 ans m'a dit : "maman, certaines personnes pourraient me dire que tu n'es pas ma vraie maman, exprès, pour que je me pose des questions et que je me dise que ma vraie maman est ailleurs. Ainsi, je serai mal dans ma peau toute ma vie". J'ai été subjugée par sa maturité. Un autre jour, il m'a dit : "pourquoi on irait faire des recherches de personnes qui n'ont jamais été là dans notre vie et qui ne sont rien pour nous ?"
    Je pense que les enfants (adoptés) développent plus tôt une grande maturité et c'est ce qui fait dire que " l'enfant adopté génère une développement psychique particulier" .
    Mes enfants sont fiers de leur adoption et le disent sans problème, d'autant plus qu'ils voient que ce n'est pas mieux dans les familles biologiques.
    Je ne vois pas en mes enfants des conflits d'identité. Le seul conflit que je vois, c'est les autres ... qui ne supportent pas de voir une famille adoptive heureuse avec des enfants bien dans leur peau. Ce sont ces gens qui sans cesse leur rappellent leur abandon? C'est vrai qu'à force cela pourrait générer des questions. Le danger vient des autres et je pense que, si on n'est pas vigilants, ils pourraient rencontrer des problèmes d'identité.
    Toutes ces discussions nous ont rapprochées et ont créé entre nous une grande complicité.
    Ma fille est plus sensible. Petit-à-petit, elle apprend à se défendre. Elle est très bien dans sa peau, mais je veille ! Elle est très belle et suscite beaucoup de jalousie. Mais il faut aussi qu'elle comprenne que c'est le lot de tout le monde durant la vie (physique, profession, habitat, situation sociale ...).
    Mes enfants ne sont pas en difficulté psychique, car on parle sans cesse ... et ils ont compris que ceux qui font des réflexions bêtes et méchantes sont eux mêmes très mal dans leur vie et dans leur peau. Mais il faut être vigilants. Ils faut que les enfants sachent qu'ils sont dans une vraie famille avec de vraie parents, que leur famille est légitime et pour la vie !
    Je pense que l'âge et la période de latence n'ont rien à voir pour le psychisme plus tard. Je pense aussi que le dialogue entre parents et enfants est primordial. Par contre, j'ai remarqué que les enfants qui avaient été malmenés ou qui avaient vécu des sévices dans leur famille biologique ou dans les orphelinats avant leur adoption présentaient plus de problèmes psychiques que les autres.
    Pour terminer, je pense que les enfants ne se posent pas forcément des questions a priori, ce sont les autres qui leur renvoie une image. Ces autres qui ont une image négative d'eux-mêmes et qui cherchent des boucs émissaires. Toutes ces histoires d'origines et de primauté de gènes sont colportées par les détracteurs de l'adoption pour masquer la réalité : les gènes n'ont rien à voir avec l'amour et la construction de l'identité.
    Pour moi, l'adoption est bien une expérience riche en émotions et épanouissante. Je m'en suis trouvée "enrichie" et je pense mes enfants aussi.

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  5. Un TRES grand merci pour ton témoignage passionnant!
    sur la période de "latence" j'ai en revanche souvent lu, dans divers bouquin, que plus elle est longue, plus elle peut avoir de conséquences négatives. Comme quoi, il n'y a pas de règle générale!

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