L'adoption est à la une ces jours-ci ; les girls du gouvernement en charge du dossier avancent ...
Et ça, c'est appréciable!!
Le rapport Colombani aurait juste pû être enterré, eh ben! non... elles ont décidé que ça bougerait , et ça bouge!
Aujourd'hui, mise en ligne du site officiel de l'adoption (pas mal fait; navigation aisée et assez logique) et présentation du projet de loi de Nadine Morano à grand renfort de communiqués de presse ... peut-être parfois un peu trop enthousiastes, mais au moins, elle a le mérite d'avancer et de faire évoluer les choses. Tout ne sera ni forcément plus rose , ni plus rapide, mais prendre le sujet à bras-le-corps et chercher des solutions, c'est toujours mieux que de ne rien faire.
Extrait de l'article de Libération "Plus d’options pour l’adoption" plus d'infos
Avec le projet du gouvernement, les familles pourront plus facilement adopter les enfants abandonnés.
Pas assez d’enfants d’un côté, trop de familles candidates de l’autre : la réforme de l’adoption, dont un volet est présenté en Conseil des ministres ce matin, est attendue de pied ferme. «En France, traditionnellement, on favorise le lien biologique. On y reste très attaché. Pourtant, dans certains cas, quand le désintérêt des parents vis-à-vis de l’enfant est durable, il faut agir», explique Nadine Morano, secrétaire d’Etat chargée de la Famille à Libération.
Outils. En 2006 (derniers chiffres dont on dispose), seules 219 demandes judiciaires d’abandon étaient prononcées sur 23 000 enfants placés en familles d’accueil, (soit moins de 1 % d’enfants adoptables). C’est trop peu… et trop tard, selon le gouvernement. En moyenne, ces enfants «oubliés» ont attendu six années. «Le temps administratif n’est pas le temps d’un enfant. Un enfant grandit vite. Or, il a droit à un avenir, nous explique encore Nadine Morano, il fallait absolument intervenir, dans l’intérêt de l’enfant.»
Pour cela, le gouvernement entend modifier les conditions d’examen du «délaissement parental». Une mission confiée à l’Inspection générale des affaires sociales permettra d’en définir les critères et d’en établir les outils d’évaluation. Le parquet sera habilité à saisir le tribunal d’une demande de déclaration d’abandon. Et, chaque année, les travailleurs sociaux devront évaluer la situation des enfants placés qu’ils suivent (ça paraît quand même un minimum, non ? c'est hallucinant de voir que ce n'était visiblement pas le cas...)
Cette réforme reprend une préconisation du rapport commandé à Jean-Marie Colombani, ancien patron du Monde, pour qui «le primat de la famille biologique» relève d’une «posture» culturelle. En France, explique-t-il, l’enfant n’est pas vraiment vu comme un individu mais comme un membre du groupe familial. De plus, pour les travailleurs sociaux, marqués par la «volonté de se démarquer de l’histoire de l’aide sociale à l’enfance, longtemps et encore perçue comme l’institution qui place les enfants et les sépare douloureusement de leurs parents», l’adoption est souvent «un échec».«Il n’y aura pas d’objectifs chiffrés» tient à «rassurer» Nadine Morano.
Sésame. Le texte présenté aujourd’hui prévoit également de réviser l’agrément, ce sésame indispensable à toute adoption (nationale ou internationale) délivré par les conseils généraux. A l’heure actuelle, près de 30 000 familles bénéficient d’un agrément. «Il faut plus de visibilité : le département du Nord a fait le tri et a pu diviser d’un tiers le nombre des candidats. Les couples se séparent, renoncent à un enfant ou parviennent à en avoir…» constate Nadine Morano. Dorénavant il faudra confirmer chaque année sa volonté de devenir parent, sinon l’agrément tombera. (je croyais que c'était déjà le cas ...) Et les espoirs d’adopter avec.
En France, 80 % des enfants adoptés sont nés à l’étranger plus d'infos
En complément, l'interview de Véronique Davienne, déléguée d’ATD Quart Monde, pointe le risque encouru par les parents biologiques plus d'infos
Projet de loi sur l'adoption: les associations restent prudentes plus d'infos
Extrait du communiqué d'AP :" Les associations accueillaient mercredi avec circonspection le projet de loi de Nadine Morano visant à faciliter l'adoption des enfants délaissés par leurs parents biologiques.
Du côté d'Enfance et Familles d'adoption -fédération de 92 associations départementales regroupant près de 11.000 familles-, la présidente juge également qu'il faut "réfléchir à des projets de vie pour des enfants, une fois qu'on a vérifié qu'il n'y a pas de construction possible pour eux" dans "leur famille de naissance".
Pour autant, "on ne peut pas invoquer des questions de détresse d'adulte pour tolérer que des enfants grandissent sans repères parentaux dans la durée", remarque Janice Peyré. "Combien de temps un enfant peut rester à attendre qu'on l'aime?".
Comme l'a souligné la secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano, les enfants pour lesquels un abandon a été prononcé "sont restés placés six ans en moyenne". Ce délai est "beaucoup trop long", estime Janice Peyré. Des enfants "nous disent, devenus adolescents et adultes: pourquoi a-t-il fallu que j'attende sept ou huit ans pour être adopté?", rapporte-t-elle."
Et pour finir, l'avis d'un juge pour enfants via son blog plus d'infos
Ca avance ! Mais tant qu'on persistera à cultiver cette notion d'appartenance irrémédiable d'un enfant à ses parents biologiques, les choses ne pourront pas évoluer. Il faut d'abord changer les mentalités.
RépondreSupprimerSi les "pros" agissent effectivement dans l'intérêt supérieur de l'enfant, il serait bon alors de demander l'avis de ces enfants qui restent 6 ans dans des instituts et qui souvent sont obligés de maintenir des liens avec des parents de naissance.
Dans beaucoup de cas, tout le monde sait qu'il n'y a pas de construction possible de l'enfant dans sa famille de naissance. Alors pourquoi cette hypocrisie. Là n'est pas l'intérêt supérieur de l'enfant.
Je pense qu'il faut combattre cette idéologie du maintien de la filiation par le sang à tout prix.
Souvent des "professionnels" souhaitent que les mères qui abandonnent leur enfant vienne le rechercher. Mais pourquoi ? Quelle sera la vie de l'enfant ? Est-ce son intérêt supérieur ? Faut-il qu'il soit sacrifié ? sous prétexte qu'il vit avec ses parents biologiques et peut importe la suite.
Je pense qu'il faut vraiment déculpabiliser les mères qui abandonnent leur enfant et surtout dédramatiser l'abandon !
Suite au message précédent, je pense aussi et surtout qu'il faut considérer l'adoption (plénière) comme une vraie famille, avec toute sa légitimité et d"une manière irréfutable et irrémédiable. Pour l'enfant, cette évolution des mentalités serait favorable à la construction de son identité.
RépondreSupprimer